De nos jours, de nombreux professionnels sont attirés par le portage salarial. Être freelance tout en profitant des avantages du statut de salarié est une formule qui séduit plus d’un. Néanmoins, il y a quelques pièges que les consultants doivent éviter à tout prix. Retrouvez davantage de détails ci-dessous.
Le portage salarial en quelques lignes
Avant d’aller plus loin, il convient tout d’abord de définir ce qu’est le portage salarial. Il s’agit d’une forme d’emploi hybride située entre le salariat et l’entreprenariat. En d’autres termes, le professionnel travaille en tant qu’indépendant, mais il bénéficie des mêmes avantages qu’un salarié. Le portage salarial repose sur une relation tripartite incluant le salarié porté (le consultant), une société de portage et une société cliente. En échange d’une commission, la société de portage s’occupe de l’aspect administratif et comptable de l’activité du consultant. Ce dernier est lié à la société de portage par un contrat de travail, mais il mène son activité en toute autonomie. Quant à la société cliente (il peut s’agir aussi d’une association ou bien d’une collectivité territoriale), elle est liée à la société de portage salarial à travers un contrat commercial.
Après ce petit éclaircissement, il est temps d’aborder les pièges à éviter en portage salarial.
Faites attention aux frais cachés !
Si vous êtes tenté par le système du portage salarial, le premier piège que vous devez éviter concerne les frais cachés. Aujourd’hui encore il faut savoir que certaines sociétés de portage ne jouent pas toujours la carte de la transparence. Elles pratiquent en effet de frais cachés au niveau des frais de gestion. Afin de ne pas tomber dans ce genre de piège, vous devez réclamer auprès de l’entreprise de portage salarial le label zéro frais caché de la FEDEP’S. À noter qu’avant l’octroi de ce label, un audit financier externe a été réalisé au préalable.
Les sociétés qui ne respectent pas les règles du jeu
Il peut arriver que des sociétés de portage salarial vous suggèrent un taux de gestion relativement bas. Un conseil : ne cédez pas rapidement, car cela peut être un stratagème afin de dissimuler des frais. En outre, il existe également de fausses entreprises de portage salarial. Heureusement, il y a quelques indices qui vous permettent de les démasquer. Primo, sur le site internet de l’entreprise en question, on fait exprès de ne pas mentionner le portage salarial. Ensuite, si l’entreprise vous propose de prospecter des missions, sachez qu’elle n’a pas le droit de suggérer ce type de prestation. Elle enfreint les règles fixées par l’article L1254-24 du Code du travail stipulant clairement que la prestation des entreprises doit uniquement se limiter au portage salarial. Par conséquent, le fait de proposer une autre prestation relève de l’illégalité. Autre indice qui peut vous aider à identifier les fausses entreprises est l’absence de garantie financière. Enfin, il faut être sur ses gardes lorsque l’entreprise cherche un moyen afin de contourner la loi fiscale française.
Méfiez-vous des sociétés peu fiables !
Quand vous menez une activité en tant qu’indépendant, il est très important de se faire accompagner par des professionnels qui ont les compétences nécessaires. À cet effet, évitez les structures qui ne sont pas en mesure de fournir un accompagnement de qualité. De même, ne compromettez pas vos chances de réussite en collaborant avec une société dont la solidité financière n’est pas assurée. Enfin, assurez-vous que la société de portage salarial appartient au syndicat des Professionnels de l’Emploi en Portage Salarial (PEPS). De cette façon, vous aurez ainsi l’assurance que la structure respecte à la lettre les réglementations en vigueur.
Les congés
La grande majorité des entreprises de portage salarial ne tiennent pas compte des jours de congés ou de prospection. En effet, celles-ci se contentent de rémunérer seulement les jours de prestation et accordent au professionnel une prime de congé correspondant au 10 % de sa rémunération brute. Au final, le consultant perd 10 % de ses droits au chômage quand il décide de prendre ses congés. En outre, le fait qu’on prenne en considération les jours de prospection entre deux missions offre la possibilité de jouir des droits auprès de Pôle Emploi. Cependant, vous devez prouver que vous avez bel et bien recherché des missions.
La démission
En portage salarial, vous devez réfléchir à deux fois avant de démissionner. Pour quelles raisons ? Tout simplement parce que tout comme pour un travail classique, vous devez remplir les mêmes conditions pour pouvoir jouir de l’allocation chômage. Si vous démissionnez, il ne vous sera plus possible de profiter de vos droits. La situation serait tout autre si la perte de votre emploi n’est pas due à votre volonté.
Après avoir effectué une mission, il est possible que votre quête d’une nouvelle mission se solde par un échec. Dans ce cas, l’entreprise de portage va vous suggérer une rupture de contrat. Si on vous propose de démissionner de façon systématique, pensez à un autre motif en vue de préserver votre droit au chômage. Dans ce cas de figure, il est préférable de se tourner vers la rupture conventionnelle.
L’erreur de la désinscription à Pôle Emploi
Que vous soyez un salarié classique ou un salarié porté, aussitôt que vous signez votre contrat de travail, Pôle Emploi propose de vous désinscrire. Cependant, au cas où vous approuveriez cette désinscription, vous aurez beaucoup à perdre. Il faut savoir qu’en portage salarial, les consultants ne perçoivent pas toujours de rémunération s’ils ne sont pas en activité. A cet effet, ils ont tout intérêt à continuer à être inscrit, car de cette manière ils ont la possibilité de cumuler leur allocation Pôle Emploi avec leur salaire. Ainsi, n’acceptez en aucun cas votre désinscription. Pour votre défense, vous pouvez souligner le fait que vous n’êtes rémunéré qu’en ayant obtenu un contrat de prestation. Ce système ne procure pas vraiment de sécurité en matière de rémunération.