Si actuellement l’âge de départ à la retraite est fixé à 62 ans, celui-ci sera repoussé petit à petit à 64 ans d’ici 2030. Face à cela, les principaux syndicats se préparent à protester et projettent de faire une grande manifestation le 19 janvier. Qu’est-ce qui va changer avec cette réforme ? Qui sera concerné ? Réponses ci-dessous.

Bien que la réforme de la retraite ne soit présentée que le 23 janvier en Conseil des Ministres, cette dernière suscite déjà des mécontentements. Les deux principales mesures qui vont affecter directement les futurs retraités sont le décalage de l’âge de la retraite à 64 ans, mais aussi l’augmentation de la durée des cotisations.

Un décalage de 3 mois pour chaque génération

Vous souhaitez savoir si vous êtes concerné par cette réforme ? C’est simple, sachez que si vous êtes né en 1961, l’âge de légal de départ à la retraite sera de 62 ans + 3 mois (en 2023). Si vous êtes né en 1962, ce sera 62 ans + 6 mois (en 2024). Pour la suite, il ne vous reste plus qu’à ajouter 3 mois pour chaque génération. Ainsi, pour ceux dont l’année de naissance est 1968, il leur faudra attendre l’âge de 64 ans (en 2030) pour pouvoir se retirer de la vie active.

Quid des carrières longues ?

Il faut savoir que les personnes qui sont entrées tôt dans le monde professionnel ont toujours la possibilité de partir en retraite avant 64 ans. Vous en faites partie ? De nos jours, il est en effet possible de quitter la vie active à 60 ans, 61 ans ou 62 ans notamment pour ceux qui ont réalisé une carrière longue. Il y a toutefois une condition : le fait de disposer de cinq trimestres avant d’avoir atteint vos 20 ans. Le dispositif carrière longue prévoit également que tous ceux ayant débuté leur vie active à l’âge de 14 ans pourront prendre leur retraite à 58 ans. Les personnes qui ont commencé à l’âge de 16 ans peuvent se retirer à l’âge de 60 ans. Et pour les individus qui ont entamé leur vie active entre 18 ans à 20 ans, ces derniers ont la possibilité de partir à 62 ans.

Et qu’en est-il des régimes spéciaux ?

Si depuis quelques années le gouvernement français a voulu mettre fin aux régimes spéciaux, celui-ci a finalement revu sa position compte tenu des mécontentements exprimés par les cotisants. Ainsi, la mesure prise est la suivante : désormais, il ne sera plus possible pour ceux qui vont intégrer les professions concernées de bénéficier des régimes spéciaux. En revanche, ce ne sera pas le cas concernant les anciens bénéficiaires qui pourront garder leur régime spécial. C’est ce qu’on appelle la clause d’antériorité ou « clause de grand-père ». Mais attention, afin que le salarié puisse continuer à être rattaché à ce régime, ce dernier ne doit pas être à plus de dix-sept années de la retraite en 2020.

Les personnes exerçant un métier pénible

La réforme des retraites prévoit certaines mesures pour les individus qui sont exposés aux métiers pénibles. Il y a par exemple l’élargissement du compte professionnel de prévention ou C2P. À cet effet, le nombre de salariés bénéficiaires du C2P va considérablement augmenter. Le gouvernement avance un chiffre de 60 000 en plus chaque année.

Autres mesures, le seuil du travail en équipe successives alternantes ainsi que le seuil de travail de nuit sont revus à la baisse. Pour le premier, ce sera désormais 30 nuits/an (au lieu de 50) et 100 nuits/an (au lieu de 120) pour le second.

A titre d’information, voici les autres critères de pénibilité : le travail répétitif, le travail se déroulant sous des températures extrêmes, le travail avec bruits et le travail en milieu hyperbare.

  • Par ailleurs, par le biais de cette réforme, le gouvernement entend renforcer les droits à la formation et le droit à la reconversion. Si par exemple vous avez obtenu 60 points sur le compte professionnel de prévention, vous pouvez les mobiliser en vue de financer une formation longue durée de 30 000 euros.
  • On note également la mise en place d’un fonds d’investissement afin de prévenir l’usure professionnelle

A signaler que toute personne exerçant un métier à risque et qui envisage un départ anticipé doit impérativement passer une visite médicale lorsqu’elle atteindra l’âge de 61 ans.

La durée de cotisation

Avec cette réforme des retraites, la durée de cotisation sera également allongée. Ainsi, vous devez cotiser durant 172 trimestres (43 ans) pour espérer percevoir une pension à taux plein.

Bon à savoir :

  • Ceux dont la date de naissance est comprise entre le 1er septembre et le 31 décembre 1961 ainsi que les individus ayant vu le jour en 1962 vont devoir cotiser 169 trimestres (42 ans + 3 mois).
  • Votre année de naissance est 1963 ? Ce sera 170 trimestres de cotisation.
  • Pour ceux qui sont nés en 1964, ces derniers sont obligés de cotiser 171 trimestres !
  • Et ceux dont l’année de naissance est 1965, il faut compter 172 trimestres.

Une retraite minimum dites-vous ?

À partir du 1er septembre 2023, toute personne justifiant une carrière complète pourra jouir d’une pension minimum qui sera fixée à 1200 euros bruts par mois. Ce qui représente 85% du SMIC. Ceux qui perçoivent aujourd’hui une faible rémunération seront donc sûrs de pouvoir percevoir cette pension. D’après le gouvernement, il faut savoir que le nombre de personnes concernées par cette mesure est de 2 millions. L’application de cette mesure se fera aussitôt que le texte entrera en vigueur.

Attention, il serait une erreur de penser que vous pourrez jouir de cette retraite minimum dans la mesure où vous jugez que le montant de votre pension est faible. Malheureusement, ce n’est pas suffisant, car vous devez absolument justifier d’une carrière complète pour espérer en bénéficier.