Selon les statistiques actuelles, la coiffure se tient en deuxième place des métiers artisanaux les plus courants. Il faut dire que le secteur ne génère pas moins de 6 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel dans l’Hexagone. Ce marché est en plus très dynamique, car les Français accordent une importance particulière à leur coupe de cheveux. Si la majorité des professionnels de ce domaine sont aujourd’hui des salariés, beaucoup décident de devenir indépendants. Évidemment, pour ouvrir son propre salon, certaines règles essentielles sont à suivre.
Avoir les compétences requises
L’ouverture d’un salon de coiffure n’est pas une mince affaire. Même si ce n’est pas obligatoire, il est conseillé pour le propriétaire de maîtriser les rudiments de ce secteur. Pour cela, il lui est possible de se former et ainsi obtenir un diplôme reconnu.
Le brevet professionnel de coiffure, celui de maîtrise de la coiffure et d’autres attestations de ce type sont requis. Ce seront des sésames précieux pour avoir plus facilement les autorisations de démarrer son activité. En outre, il en va de la crédibilité du futur salon d’avoir les compétences pour réaliser de belles coupes de cheveux.
Les conditions sont cependant plus strictes. En effet, il faudra impérativement recruter un ou plusieurs salariés possédant les qualifications prescrites par la loi.
Par ailleurs, l’ouverture est également moins règlementée si trois critères spécifiques sont réunis. Cela concerne les professionnels qui en font une activité secondaire, dans une localité de moins de 2.000 habitants. Ils ne pourront prendre en charge que les hommes.
Penser à un concept et le perfectionner
Il est important de noter chaque idée qui vient en tête du porteur de projet. Tous les salons de coiffure ne sont pas tous les mêmes. Il existe de réelles possibilités d’innover ou de proposer des offres originales pour se démarquer de la concurrence. Cela implique alors une phase de réflexion rigoureuse. Le but est de définir clairement les contours du futur établissement.
Ainsi, le futur propriétaire devra avoir de la visibilité quant aux différents types de prestations qui seront proposées. Il établira également ses spécialités et le concept qui le démarquera au maximum des concurrents. Actuellement, certaines enseignes segmentent par exemple leurs cibles et ne prennent en charge que des enfants. D’autres professionnels préfèrent le principe de « Barber shop » ou les salons ambulants.
Pour aider les entrepreneurs dans cette étape, il est conseillé de faire une étude de marché poussée. En effet, les éléments imaginés par l’entrepreneur ne correspondent pas forcément aux besoins des consommateurs cibles. Parfois, s’aligner avec les tendances actuelles n’est pas une mauvaise option. Il faudra aussi être attentif à ce que fait la concurrence, surtout dans la même zone géographique.
Envisager une franchise
La franchise consiste à ouvrir un salon sous le nom d’une marque déjà existante et d’en utiliser les ressources techniques et commerciales. Dans le cas d’un salon de coiffure, ouvrir un établissement franchisé est avantageux sur plusieurs points.
En effet, c’est un moyen plus facile de se lancer, car tout est déjà mis à disposition du professionnel. Ce dernier n’aura donc plus à chercher le concept idéal pour son enseigne. Il lui suffira de respecter le cahier des charges fourni par le franchiseur. Il met à disposition toutes les formules pour réussir à pérenniser son activité. La plupart du temps, celui-ci possède déjà un réseau d’approvisionnement solide ou encore une stratégie marketing toute faite.
Par ailleurs, entrer dans ce type de structure est un moyen de bénéficier de la notoriété d’une chaîne d’expérience. Les salons qui profitent d’une franchise sont plus susceptibles de réussir. Sur 5 ans, 20 % moins d’artisans ferment boutique en misant sur ce système. Rien que le nom de l’enseigne constitue déjà une arme de premier choix pour attirer des clients.
Faire des prévisions financières
Pour lancer un business, il est d’une importance capitale de penser à la partie financière. Ainsi, afin de déterminer la somme qu’il faudra investir, il faut réaliser toutes sortes de prévision. Pour pouvoir fixer son budget, le professionnel doit prendre en compte toute une série de coûts nécessitant de la trésorerie.
Les dépenses les plus courantes à prévoir sont le loyer, l’achat des équipements, l’aménagement du local. Il faut aussi se préparer pour l’acquisition de la franchise ou le salaire des employés. Le salon ne sera pas tout de suite auto-suffisant, d’où la nécessité d’avoir assez de fonds de départ.
Toujours dans cette même optique, faire réaliser des prévisions est aussi vivement conseillé. Cela consiste à évaluer les potentiels résultats nets sur une période de 3 ans tout en faisant un bilan patrimonial. Les données obtenues seront extrêmement utiles pour savoir si le projet sera réellement viable. De plus, ces chiffres pourront être inclus dans un business plan. Il s’agit d’un document qui doit compiler toutes les caractéristiques de la future entreprise.
Se renseigner sur les règlementations du secteur
Comme presque toutes les activités professionnelles, l’ouverture d’un salon de coiffure est soumise à de nombreuses normes. La loi exige, par exemple, l’emploi d’artisans compétents ayant des formations reconnues. De plus, il est aussi obligatoire de s’inscrire au niveau du répertoire des métiers sous le statut d’artisan. Cela implique notamment de participer à un SPI. Il s’agit du stage de préparation à l’installation qui prend, en réalité, la forme d’une formation.
Habituellement, il faudra que les entrepreneurs réservent trois à quatre jours à cet effet. L’État souhaite, à travers ce type de stage, renforcer la capacité des bénéficiaires sur différentes thématiques. Les séances d’apprentissage se concentreront ainsi sur du droit, de la fiscalité ou de la gestion organisationnelle en l’occurrence.
Enfin, toute structure accueillant du public se doit de respecter de nombreuses règles. C’est notamment le cas des salons de coiffure qui doivent disposer d’une hygiène irréprochable. Il faut que l’artisan puisse garantir la sécurité de ses clients. Il assure pour cela l’état de ses outils ainsi que la qualité de ses installations. De plus, l’environnement global et le matériel se doivent d’être complètement propres.
Déterminer correctement la forme juridique de sa société
La forme juridique à choisir constitue réellement l’un des éléments fondamentaux à ne pas négliger. Plusieurs facteurs sont à considérer afin de prendre la meilleure décision possible pour son avenir. Tout dépend du nombre de salariés envisagé, de la présence d’associés ou du niveau de responsabilité souhaité par le propriétaire.
Nombreuses possibilités s’offrent alors à lui. Les artisans qui démarrent peuvent notamment opter pour les statuts de micro-entreprise ou d’entreprise individuelle. Cependant, le chiffre d’affaires sera limité et les biens personnels du professionnel sont engagés en cas de faillite.
Les meilleures options restent quand même d’être une SARL, EURL, SAS ou SASU. Ce sont d’ailleurs les formes les plus prisées par les artisans qui ouvrent un salon de coiffure. Ces solutions demeurent très pertinentes et permettent de protéger son patrimoine même si des difficultés devraient se produire.
L’intervention de spécialistes comme un avocat ou un expert-comptable peut être d’une très grande aide, surtout en tant que conseillers. Néanmoins, ils proposent aussi des services complets de création de sociétés pour faciliter ses démarches. La fiscalité qui s’appliquera à l’activité en dépendra grandement aussi. Autant ainsi avoir toutes les données en mains pour prendre la bonne décision.
Trouver un lieu d’implantation pertinent
Les activités du type salon de coiffure nécessitent un minimum de visibilité. Pour augmenter ses chances de se faire connaître, la meilleure stratégie marketing possible reste le choix d’un bon emplacement. C’est un processus très délicat ne devant pas se faire dans la précipitation. Cependant, il faudra aussi savoir rapidement saisir les opportunités qui se présentent.
Dans ce sens, certaines zones géographiques sont à privilégier. C’est le cas des rues commerçantes à fort passage. En effet, les consommateurs apprécient les endroits où ils peuvent trouver de tout. Évidemment, les loyers seront plutôt élevés et les offres assez rares selon la région, la ville ou le quartier. Il ne faut pas hésiter à étendre son périmètre de recherche à quelques kilomètres de chez soi. Par ailleurs, les galeries marchandes ou les centres commerciaux constituent aussi des options à envisager sérieusement.
D’autres critères sont à prendre en compte afin d’optimiser son implantation. Par exemple, l’accès pour les personnes à mobilité réduite doit faire l’objet d’une attention particulière. Les établissements recevant du public ont l’obligation de se soumettre à des règles strictes à ce sujet. En outre, la présence d’un parking ou le besoin limité de travaux constituent aussi des atouts de premier choix.
Trouver des financements
L’ouverture ou la reprise d’un salon de coiffure sont des projets qui peuvent se financer de plusieurs manières. Il faut dire qu’en moyenne, environ 30.000 euros sont requis pour créer une structure de qualité. Ce chiffre peut néanmoins grimper en fonction de la taille ou du positionnement du futur établissement.
La première option la plus courante est la souscription à un prêt bancaire professionnel. Les organismes de crédit sont nombreux à proposer des contrats aux conditions variées. Il est important de comparer toutes les offres pour trouver le meilleur taux. La constitution d’un dossier solide, incluant un business plan est évidemment obligatoire.
À part cela, il existe d’autres solutions comme les sociétés de cautionnement, ou les aides de l’État (ACCRE ou NACRE).
Soigner l’aménagement de son local
Une fois l’emplacement trouvé, les procédures administratives en bonnes voies et le financement obtenu, l’heure est à la concrétisation. Il est impératif de pouvoir fournir un local à la fois fonctionnel et esthétiquement attractif. La décoration doit être en phase avec le concept imaginé par le propriétaire. Les idées ne manquent d’ailleurs pas sur internet pour s’inspirer.
Les clients apprécient avoir du confort aussi bien pendant leur coupe de cheveux qu’au moment d’attendre leur tour. La présence d’un canapé ou de fauteuils bien moelleux peut être un atout. En outre, mettre beaucoup d’éclairage et de grands miroirs contribue à apporter un côté professionnel et une ambiance chaleureuse.
Il faudra faire extrêmement attention à ce que les personnes voient de l’extérieur. En effet, l’attractivité du salon en dépendra beaucoup. Il est important de garder une organisation ordonnée en plus de rester propre. La sobriété est également toujours une bonne idée. Pour se faciliter la tâche, il est aussi possible de faire appel à un décorateur professionnel. Cependant, cela implique des frais supplémentaires.
Mettre en place un plan marketing au préalable
La coiffure est une activité qui peut très bien se pérenniser rapidement, à condition de savoir en faire la promotion. La première chose à faire est de choisir un nom attractif et de concevoir son identité visuelle. Le logo et la dénomination de son enseigne sont des éléments qui doivent s’inscrire dans la tête de ses prospects.
Par ailleurs, pour pouvoir créer des campagnes pertinentes, il faut d’abord déterminer le profil des clients ciblés. Le langage à adopter devrait alors s’adapter en fonction des personnes à attirer. Actuellement, internet est un canal incontournable pour assurer une promotion efficace. La création d’un site est par exemple vivement conseillée.
En outre, l’usage des réseaux sociaux devient aussi indispensable. Une page sur Facebook et Instagram peut considérablement booster la visibilité d’un business. À cela s’ajoutent les publicités payantes ou les opérations de street marketing et les résultats se feront vite ressentir. Le contenu texte ainsi que les photos à diffuser doivent susciter assez de curiosité chez les clients potentiels.
Assurer la qualité de service
Une fois que toutes les conditions sont réunies, il ne suffit plus que de garantir une offre de qualité. Il est important d’être régulier, mais les prestations offertes aux premiers clients se doivent d’être particulières. Dès le début donc, les professionnels ont intérêt à apporter un maximum de satisfaction aux visiteurs.
La première impression compte toujours énormément. Le moindre faux pas à ce moment-là sera extrêmement préjudiciable. Par ailleurs, il faudra aussi s’entraîner à gérer la caisse, les approvisionnements ou encore la prise de rendez-vous. L’artisan peut alors combler les lacunes au fur et à mesure, puis apporter des améliorations dès les premiers retours reçus.
Le courage et la patience seront des vertus indispensables pour affronter les premiers mois. En outre, avoir le sens de l’accueil et du relationnel sont des atouts pouvant considérablement faire la différence. Le physique sera aussi mis à rude épreuve.