Dans le monde professionnel d’aujourd’hui, il est crucial de se construire un réseau solide et une bonne réputation. Une pratique assez courante dans ce processus de recrutement consiste à appeler les anciens employeurs du candidat. Mais que faire si la prise de référence se passe mal ?
Obtenir une mauvaise réputation d’un ancien employeur peut constituer un véritable frein dans la recherche d’un nouvel emploi. Pourtant, il existe des actions concrètes à mettre en place pour minimiser les conséquences négatives.
Est-ce qu’un employeur peut donner une mauvaise référence ?
Selon la législation française, un employeur a le droit de donner une recommandation négative à un ancien collaborateur si celui-ci demande une référence. En effet, la Cour de Cassation affirme dans sa jurisprudence que la référence donnée par l’employeur doit être en accord avec les éléments d’appréciation objective sur la qualité du travail fourni et le comportement du salarié pendant son contrat.
En outre, certains motifs de mauvaise référence peuvent être jugés discriminatoires, voire illégaux. Dans ce cas, le candidat évincé pourrait envisager de saisir les instances compétentes pour faire valoir ses droits. De même, un employeur ne doit pas fournir d’informations inexactes, ou porter atteinte à la vie privée de son ancien salarié en évoquant, par exemple, sa vie personnelle ou familiale. Il est donc essentiel pour le candidat de savoir quelles informations peuvent être partagées, afin de mieux se protéger et de réagir en cas de nécessité.
Les origines d’une mauvaise référence
Plusieurs raisons peuvent expliquer qu’un ancien employeur donne une mauvaise référence sur un ex-collaborateur :
- Des différends personnels ou professionnels non résolus
- Un départ précipité ou conflictuel
- Une mauvaise performance au sein de l’entreprise
- L’employeur souhaite nuire à l’image du candidat pour des raisons diverses
Cependant, il convient de rappeler que tout employeur se doit, en principe, de respecter la notion de « loyauté » lorsqu’il s’exprime sur un ancien salarié auprès d’un recruteur potentiel.
Les conséquences pour le salarié d’une mauvaise référence
Comme on peut s’y attendre, les conséquences d’une référence négative pour un salarié peuvent être préjudiciables. Cela peut notamment entraîner :
- Des difficultés à trouver un nouvel emploi : une évaluation défavorable risque de rendre plus difficile l’accès à de nouvelles opportunités professionnelles;
- Une certaine stigmatisation : avec une mauvaise recommandation à son dossier, le collaborateur peut-être considéré comme un «mauvais élément» par les futurs employeurs;
- Des répercussions sur la santé mentale : une mauvaise référence peut causer du stress et d’autres problèmes psychologiques chez le salarié concerné.
Comment gérer une mauvaise référence ?
Face à une mauvaise référence, plusieurs actions peuvent être entreprises pour minimiser son impact sur la recherche d’emploi.
Anticiper et vérifier
Il est important pour le demandeur d’emploi de se renseigner en amont sur ce qui pourrait être dit à son sujet par ses anciens employeurs. Pour cela, deux approches peuvent être envisagées :
- Demander une lettre de recommandation lors du départ de l’entreprise, lorsque les relations sont encore bonnes.
- Faire appel à un service externe spécialisé dans la vérification des références professionnelles. Ces sociétés s’assurent du caractère pertinent et loyal des informations transmises par les anciens employeurs.
Choisir ses recommandations avec discernement
Le candidat a également la possibilité de sélectionner lui-même les personnes qui pourront témoigner favorablement de son travail. Il est donc primordial de privilégier des contacts appartenant à la même branche, ayant occupé des postes clés, ou possédant un lien étroit avec le poste recherché. De plus, il peut être judicieux de diversifier les profils des référents : collègues, clients, mentors, etc., afin de valoriser le parcours professionnel sous différents angles. Il est conseillé de cibler entre trois et cinq personnes et de les prévenir que leur nom figure sur la liste des recommandations, pour éviter les mauvaises surprises.
Prendre les devants lors des entretiens
Lorsqu’un candidat craint qu’une mauvaise référence ne soit donnée par un ancien employeur, il a tout intérêt à évoquer lui-même le sujet lors des entretiens de recrutement. Le postulant pourra ainsi expliquer les raisons de cette situation et mettre en avant ses compétences, réalisations et autres recommandations afin de contrebalancer ce point négatif aux yeux du recruteur.
Conclure un accord avec l’ancien employeur
Dans certaines situations, il peut valoir la peine d’essayer de trouver un terrain d’entente avec l’ancien employeur pour qu’il modifie ou rectifie son retour négatif. Le candidat pourra alors lui faire part de ses démarches, expliquer le préjudice subi et proposer une solution amiable qui profiterait à chacune des parties.
Recours légaux en cas de référence injustifiée
Si un ancien salarié estime qu’une référence négative donnée par son ex-employeur est infondée ou diffamatoire, il peut choisir de saisir la justice pour faire valoir ses droits. Il existe différentes voies de recours possibles :
- Poursuivre l’entreprise en justice pour obtenir des dommages-intérêts suite à une évaluation inexacte ou malveillante;
- Demander à l’employeur de retirer la référence en question, et le cas échéant, d’informer les personnes concernées du retrait.
Mener une action en justice doit être envisagé comme un dernier recours, lorsque les autres options pour résoudre la situation ont été épuisées. La meilleure stratégie reste souvent de discuter avec son ancien employeur pour tenter de clarifier la situation ou de parvenir à un compromis.
Pour conclure…
Bien gérer une mauvaise référence de la part d’un ancien employeur est possible à condition de mettre en place des actions pertinentes, tout en restant honnête avec les potentiels recruteurs. Anticiper les éventuelles réticences et désamorcer rapidement les problèmes seront des atouts précieux pour favoriser l’accès au nouvel emploi tant recherché.