Obtenir son permis de conduire est un souhait commun de tous les adolescents. Pour les adultes, il s’agit d’un point indispensable à mentionner dans le Curriculum Vitæ. Dans ce sens, la demande en formation à la conduite et au code de route grandit à une vitesse éclair. Les entrepreneurs y voient une opportunité de carrière à ne pas rater. Cependant, ouvrir une auto-école ne s’improvise pas. Ce projet nécessite une étude préalable du marché et des conditions à remplir sans oublier les démarches administratives à suivre.
Les analyses préalables à l’ouverture d’une auto-école
Comme pour tout projet d’entrepreneuriat, monter une école de conduite n’est pas chose facile. Néanmoins, avec la bonne méthode, un débutant peut réussir. Voici les étapes à prendre en compte :
Étape 1 : Les points essentiels à considérer
Lancer un projet nécessite des ressources aussi bien matérielles que financières et personnelles. Ces moyens sont-ils accessibles ? Voilà la question qu’il faut se poser en premier lieu, suivi de l’analyse de la motivation. Puis, il s’avère nécessaire de s’assurer que le projet réponde aux attentes de l’entrepreneur et synchronise avec son quotidien. Car une fois lancé, aucun retour n’est plus possible. Donc, avant d’ouvrir une auto-école, il est essentiel de trouver une bonne méthodologie en se posant les bonnes questions.
Étape 2 : S’imprégner du marché
L’information c’est le pouvoir. C’est la raison pour laquelle une étude du marché est incontournable. Il existe plusieurs facteurs à prendre en compte afin de comprendre son fonctionnement. Les remarques et critiques élucidés permettent d’améliorer la prise de décision au sein de la future école de conduite. Il est entre autres nécessaire de connaître les prix et les horaires qui conviennent aux clients. Mais avant cela, voici quelques questions qu’il ne faut pas oublier :
- Qui sont les clients susceptibles de s’intéresser au projet ?
- Qui sont les intervenants ou partenaires adéquats pour se faire connaître dans ce milieu ?
- Quel autre domaine peut intervenir en faveur de l’auto-école ?
- Comment financer l’ouverture de l’établissement ?
Étape 3 : Trouver une idée inédite
L’élaboration du projet est la phase la plus importante. Dans ce sens, la qualité du service est à la base même de la réussite. Toutefois, il faut aussi penser à se démarquer des autres établissements de sorte à obtenir une place parmi les meilleures. Tout ce qu’il faut faire est de se mettre à la place des clients. De ce fait, on peut trouver facilement le type de service dont on aurait besoin pour satisfaire leurs attentes. Afin de mettre toutes les chances de son côté, il vaut mieux recourir à des outils de diagnostics spécifiques ou bien au service d’experts.
Étape 4 : Rédiger un business plan
À ce stade, le projet est là. Il ne reste plus qu’à réunir le fonds nécessaire pour le concrétiser. Cependant, convaincre un banquier relève d’arguments forts, solides et persuasifs. Il est donc conseillé de bien prendre son temps dans l’élaboration du business plan. Ce document permet de tester la viabilité du projet sur une période déterminée. Il comprend les tableaux suivants :
- Plan de financement ;
- Bilan prévisionnel ;
- Compte de résultat prévisionnel ;
- Budget de trésorerie.
On peut contacter une équipe d’experts en la matière pour rendre le business plan très captivant et surtout réalisable.
Les conditions à remplir pour ouvrir une auto-école
La création d’une école de conduite est régie sous des conditions auxquelles les gérants doivent se conformer. Cela concerne notamment les ressources humaines et matérielles. L’entreprise doit être dirigée par une personne de plus de 23 ans titulaire d’un diplôme permettant l’exploitation d’une auto-école :
- CEPECASER ;
- CAPEC ;
- CAPP ;
- BSAT, etc.
Il est possible de préparer ces diplômes avec une formation agréée pour l’apprentissage de conduite et du Code de la route. Aussi, le dirigeant ne doit faire l’objet d’aucune condamnation liée à l’entorse de l’article R212-4 du Code de la route. Il en va de même pour l’interdiction d’exercer une activité commerciale.
Ces conditions s’appliquent également aux professionnels chargés de l’enseignement de conduite. Par souci d’alléger la masse salariale, on peut cumuler le poste de gérant d’auto-école à celui du moniteur de conduite. Dans ce cas, il faut réunir les prérequis suivants :
- Avoir au minimum 20 ans et titulaire du permis B valide depuis au moins 3 ans ;
- Obtenir l’agrément préfectoral pour ouvrir une école de conduite ;
- Présenter un certificat médical attestant sa bonne condition physique afin de passer les permis type C, D et E ;
- Avoir les qualifications requises pour exercer l’activité dans un cadre légal.
Du côté des exigences matérielles, l’école de conduite doit se constituer une flotte de véhicules adaptés à la prestation. Le règlement en vigueur impose l’usage de voitures sécuritaires, c’est-à-dire équipées de :
- Double système de freinage et d’embrayage à défaut d’une boîte de vitesse automatique ;
- Double commande pour les feux, l’avertissement sonore, les indicateurs de changement de direction, entre autres ;
- Double accélérateur ;
- Une plaque d’indication avec mention auto-école, voiture-école ou moto-école visible devant et derrière le véhicule ;
- Des rétroviseurs latéraux extérieurs de chaque côté du véhicule.
Une ancienneté de 6 ans maximum est requise pour une motocyclette. Il en est de même pour les automobiles dont le poids ne dépasse pas les 3,5 tonnes. Pour les véhicules tracteurs dédiés à la préparation de permis B mention 96 ou BE, l’ancienneté s’étale sur 10 ans. Les voitures de transport de personnes et de marchandises peuvent témoigner une ancienneté allant jusqu’à 15 ans.
Aussi, il importe d’avoir une autorisation de mise en circulation. Autrement dit, l’annotation « Véhicule école » doit être présente dans le certificat d’immatriculation. Cette condition ne s’applique pas aux types de véhicules ci-après :
- Ceux motorisés, à 2 ou 3 roues, avec une puissance n’excédant pas 15kW et un poids inférieur à 550kg ;
- Véhicules quadricycles légers et lourds équipés de moteur.
Par souci de diversifier la clientèle, une auto adaptée aux personnes à mobilité réduite est de mise. Au sujet du contrôle technique, il faut le faire quatre ans après la première utilisation du véhicule. Ensuite, un contrôle périodique tous les deux ans s’impose.
Quelles formalités administratives entamer ?
Pour exploiter légalement l’activité de formation de conduite, il convient de passer par les démarches administratives y afférant. Celles-ci se résument comme suit :
Choix de la forme juridique
Il est important de définir le statut juridique d’une auto-école pour qu’elle soit reconnue comme étant une entreprise à part entière. Ce choix n’est guère à prendre à la légère puisque chaque statut est différent, notamment au niveau financier et juridique. Pour des modalités plus simples, le régime de micro-entrepreneur est un choix judicieux. Avec deux associés ou plus, la SARL s’ajoute à la liste des possibilités tandis qu’un seul associé mène au statut d’EURL. Pour plus de souplesse, une entreprise SAS ou SASU pourraient être favorables. Et pour cause, le pouvoir de chaque associé se limite à la valeur de ses actions.
Dépôt du capital social
Après avoir défini le statut de l’auto-école, il est temps de déposer le capital social auprès d’une structure habilitée :
- Banque ;
- Notaire ;
- Caisse de Dépôts et Consignation.
Concernant le mode de paiement, l’entreprise a plusieurs options à l’instar d’un chèque bancaire ou d’argent liquide. Il est aussi possible de réaliser un virement bancaire. Selon la forme juridique établie au préalable, le règlement pourrait être rallongé sur une durée de 5 ans. Pour une société de forme SARL, la première paie doit valoir au moins 20 % du capital. Cependant, le versement d’au moins 50 % de la somme est nécessaire pour les entreprises en SA ou SAS.
Nomination du dirigeant
Peu importe le nombre de dirigeants d’une auto-école, les informations les concernant doivent être enregistrées dans le formulaire M0. Plusieurs paperasses, en occurrence l’acte du bon pour acceptation des fonctions du président devrait être ratifié par chacun d’entre eux. Ils doivent aussi présenter un contrat de non-condamnation. Outre les personnes encore en fonction dans la direction de l’entreprise, celles qu’ils ont dû remplacer doivent être aussi enregistrées.
Démarche auprès du CFE
Des démarches importantes sont à effectuer pour la réglementation de l’auto-école à l’instar de sa déclaration auprès de quelques organismes. Pour ce faire, il suffit de prendre contact avec le CFE ou Centre de Formalités des Entreprises. C’est l’entité qui se chargera d’immatriculer le centre de formation et de le lier à d’autres organisations telles que :
- L’inspection du travail ;
- Les services fiscaux ;
- L’INSEE.
Après l’immatriculation, l’école de conduite reçoit un numéro d’identification pour reconnaître les entreprises annexes ainsi qu’un code APE référant l’activité.
Publication d’annonces légales
Un procédé obligatoire pour toutes les entreprises, la publication d’annonce légale affiche certaines informations accessibles au regard extérieur. Ceci mentionne des critères qui varient suivant la forme juridique de l’entreprise. Elle doit néanmoins comporter le statut de la société, son capital et son siège social. La durée d’existence de l’entreprise ainsi que ses dirigeants y figurent aussi, notamment celui au tout début.
Comment lancer une école de conduite à succès ?
Pour réussir le projet de lancement d’une auto-école, il existe quelques dernières conditions à respecter :
L’emplacement
Le choix local de formation suit certaines réglementations, surtout en matière d’hygiène et de sécurité. De plus, l’école doit comprendre au moins deux salles et un espace d’accueil de plus de 25 m² de superficie. Il est également obligatoire d’avoir une entrée séparée en cas de colocation avec une autre entreprise. L’accessibilité et la visibilité de l’école de conduite entrent aussi en ligne de compte. Viennent ensuite la réputation du lieu et la possibilité d’épanouissement pour l’entreprise. Dans ce sens, il faut prendre du temps afin de tout analyser et trouver un emplacement convenable.
Les modalités d’apprentissage
L’auto-école est dédiée à l’apprentissage de conduite et du Code de la route. Les modalités pédagogiques tiennent compte de la méthode enseignée à l’école des formateurs. Celles-ci doivent répondre aux besoins du grand public. Au-delà des normes à suivre, il faut se démarquer de la concurrence. La proposition des cours de conduite qualitatifs et personnalisés permet de s’en assurer. Il est aussi recommandé de diversifier les moyens de dispense de formation théorique : en salle et sur une plateforme virtuelle.
Le lancement et la promotion du projet
Dans l’optique de faire face à la rude concurrence du marché de l’auto-école, il faut tout miser sur le lancer. On peut tirer profit des différents outils de communication comme la publicité sur papier et médiatiques. C’est efficace pour faire circuler le logo, l’identité et le contact de l’école de conduite. Toutefois, il ne faut pas négliger l’influence d’internet, en particulier celle des réseaux sociaux chez le public. Dans ce sens, il est essentiel de soigner sa présence en ligne et d’en optimiser la visibilité par tous les moyens. Cela se traduit par la création de sites internet et de pages web, le référencement naturel et payant, entre autres.
L’étude de rentabilité
En dernier point, il faut déterminer au prix de la prestation, compte tenu de la réalité du marché actuel. Proposer des prix concurrentiels est une option idéale, mais on doit penser à la rentabilité du projet vis-à-vis des dépenses. En effet, l’exploitation d’une auto-école entraîne des charges fixes relatives aux :
- Coûts de location de l’établissement ;
- Honoraires des moniteurs ;
- Entretiens et carburant ;
- Amortissement des voitures.
À cela s’ajoutent d’autres frais de fonctionnement sans parler de la fiscalité. En général, ouvrir une auto-école coûte entre 20.000 et 100.000 euros selon la taille de la structure. Afin de garantir la rentabilité, l’entrepreneur doit ajuster :
- Les modalités d’organisation ;
- Le tarif appliqué par heure de conduite ;
- La prospection commerciale (économique, mais efficace).
Aussi, l’entrepreneur est tenu de souscrire à une assurance pour couvrir l’éventuel dégât pendant la phase pratique de l’apprentissage. Cette formalité concerne aussi bien les véhicules que l’entreprise elle-même.