La révolution numérique a grandement facilité la mise en place de plusieurs types de plateformes d’échange. C’est le cas du réseau social professionnel LinkedIn qui permet de faire du réseautage professionnel. Il facilite la connexion entre les recruteurs et les personnes à la recherche d’emploi ou encore, entre les investisseurs. Malheureusement, cet outil est depuis quelque temps détourné par certains utilisateurs pour des intentions moins professionnelles, voire personnelles, notamment pour de la drague. Quelles sont les implications de ce phénomène ? Tour d’horizon de cette tendance qui bat son plein sur ce média social avec la génération Z !

Des messages déplacés à des fins de séduction sur LinkedIn

En tant que plateforme de recherche d’emploi, LinkedIn favorise les connexions professionnelles et offre des opportunités de carrière. C’est le réseau social qui vous permet de trouver et de contacter des entreprises, de postuler à des offres, de faire de la veille informationnelle, etc.

Aujourd’hui, fort est de constater que ces fonctionnalités sont détournées par certaines personnes étonnamment inventives. Elles utilisent par exemple l’option de suggestion de contact pour envoyer des messages de drague à leurs profils cibles. L’une des phrases les plus employées par ces dernières est : « ton profil ne m’a laissé indifférent, vu ce que tu incarnes comme beauté ». Ces cas de drague un peu choquants et étonnants ont été soulignés par un grand nombre de jeunes inscrits sur le réseau professionnel.

Selon une enquête de Digitiz, presque la moitié des utilisateurs de LinkedIn (47%) ont déclaré avoir été contactés pour des raisons personnelles plutôt que professionnelles.

Des messages à caractère sexuel souvent reçus par les utilisatrices

L’audace est un trait de caractère dont font montre les dragueurs sur LinkedIn. Ceux-ci n’hésitent pas à envoyer des messages à caractère sexuel à leurs correspondants. L’agence américaine Passport Photo Online a réalisé une enquête en ce sens en interrogeant 1 000 femmes. 91 % d’entre elles affirment avoir été victimes d’une drague en ligne via LinkedIn avec des propositions de rencontre d’ordre sexuel.

Les mêmes enquêtes font savoir que mensuellement, 1e femme sur 4 sur le réseau social reçoit une proposition de drague dans sa boîte de réception. Qui plus est, il s’agit des sollicitations déplacées, voire agaçantes.

Dans le même ordre, l’étude menée par Digitiz a fait mention d’un démarchage sexuel dans son sondage. Il révèle que près de la moitié des utilisateurs sondés affirment avoir reçu des propositions de rencontres sexuelles. Cette tendance touche non seulement les jeunes adultes femmes, mais également de jeunes hommes aux profils soignés sur la plateforme.

Ces comportements ont un impact négatif sur la façon de voir LinkedIn en tant que plateforme professionnelle. Les utilisateurs peuvent se sentir mal à l’aise et hésiter à utiliser pleinement les fonctionnalités du réseau, par crainte de recevoir des messages inconvenants. Cela crée une barrière pour ceux qui cherchent sincèrement à profiter des opportunités de réseautage professionnel.

Les sanctions prévues par le Code pénal

Les autorités politiques et judiciaires ne sont pas restées indifférentes face à cette résurgence de drague sur le réseau professionnel LinkedIn. Des mesures pénales ont ainsi été prises en ce sens.

Un seul message désobligeant peut conduire à des sanctions

LinkedIn n’est pas un réseau social conçu en prélude pour des rencontres amoureuses. C’est une plateforme d’ordre professionnel. Pour donc garder cette vision, des mesures punitives ont été initiées par les responsables politiques. Marlène Schiappa, l’ancienne secrétaire de l’exécutif a porté une loi à l’assemblée, loi qui permet aux victimes de poursuivre ceux qui leur envoient des messages déplacés. Il s’agit de la loi sur le « délit d’outrage sexiste ». Elle permet de sanctionner une personne qui envoie même un seul message déplacé à l’endroit d’un utilisateur.

LinkedIn revoit et rappelle ses règles d’utilisation

Les responsables du réseau social affirment que les avances indésirables via leur plateforme constituent une violation de leurs règles d’utilisation. Avec l’ampleur du phénomène de drague, la plateforme a déployé des fonctionnalités de pistage. Celles-ci permettent d’arrêter un quelconque harceleur dès qu’il fait une victime. Cela contribue à limiter le champ de nuisance de celui-ci et à décourager cette attitude inappropriée.

Le site de réseautage encourage également les utilisateurs à signaler les profils qui leur envoient des avances romantiques non sollicitées ou des messages déplacés. Avec une équipe de professionnels rompus à la tâche, il peut aider à épingler ces dragueurs en ligne et ainsi, à protéger les victimes.

Il est aussi utile de savoir que de manière périodique, la plateforme communique sur les contenus qu’elle a retirés via son « rapport sur la transparence ». C’est aussi une approche intéressante qui montre l’effort fourni pour assainir et garder l’objectif derrière la création de ce site.

Un déclin des plateformes de rencontre explique ce phénomène

Le détournement de l’usage du réseau social à des fins de séduction ou de proposition de rencontre à caractère sexuel lève le voile sur un sérieux problème. Cela prouve que les applications de rencontre ne satisfont pas un grand nombre d’inscrits.

Selon une étude effectuée par le journal Le Point, plus de 44 % de leurs utilisateurs disent être insatisfaits. Cela s’explique par le fait que la plupart des utilisatrices de ces plateformes mettent souvent la barre haute. Les exigences en termes de type d’homme ou de femmes frisent l’idéal, ce qui met à mal les rencontres. Ainsi, la désillusion, les échecs et les malentendus sont fréquents sur ces sites de rencontre, ce qui décourage plusieurs personnes.

D’un autre côté, ces plateformes de rencontre amoureuse sont de plus en plus remplies de faux profils. Des utilisateurs malintentionnés ou des cybercriminels ont réussi à les prendre d’assaut. Cela explique la fréquence des cas d’arnaque qui découragent également certains.

De plus, l’expérience de « ghosting » demeure fréquente sur des plateformes comme Tinder. En effet, les dragueurs consacrent du temps et de l’énergie à la conversation. Après avoir décroché une date de rencontre, ceux-ci reçoivent une fin de non-retour. Le contact s’interrompt alors et tout revient à la case de départ.