Le garagiste est un professionnel de proximité dont les services sont indispensables. Ce sont des partenaires de premier choix pour les automobilistes qui ont besoin de réparer et d’entretenir leurs véhicules. Pour les passionnés ou les professionnels en la matière qui souhaitent ouvrir un premier garage, le chemin n’est pas simple. Cependant, il existe des méthodes à suivre et des pièges à éviter afin de mettre toutes les chances de leurs côtés. Voici ce qu’il faut savoir pour intégrer ce marché.
Étudier le secteur avant de se lancer
Un garage est une société commerciale comme une autre. Il existe un marché autour de ce secteur et il est impératif de l’étudier au préalable. En effet, les entrepreneurs ont intérêt à se positionner correctement et identifier les niches où la demande est bien présente. Plusieurs points seront donc à prendre en compte dans ce sens.
Tout d’abord, il est ici question d’une activité dynamique, en pleine croissance. D’après les statistiques de l’INSEE, la réparation et l’entretien de véhicules rapportaient 18 milliards d’euros en 2019. Même durant les moments forts de la pandémie de Coronavirus, les garagistes ont été fortement sollicités.
Il faut dire que les voitures sont de plus en plus sophistiquées. De plus, les réglementations en vigueur exigent un contrôle technique strict. Il est donc difficile pour un non-professionnel de faire du bricolage lui-même.
Une analyse complète doit également être faite. Au niveau national en premier lieu, afin de déterminer l’envergure de ce marché et les tendances de celui-ci. En outre, l’attention du porteur de projet doit se focaliser progressivement sur une zone précise. Une concurrence trop forte ou un manque d’intérêt des potentiels clients impliquera alors de prendre des mesures.
Définir les services à proposer
Une fois toutes les données utiles en main après l’étude de marché, il faut définir clairement le concept à exploiter. Plusieurs possibilités s’offrent réellement aux futurs garagistes. Ils ont le choix entre une multitude de prestations classiques et d’autres plus spécifiques.
En tout cas, la réparation des défaillances techniques constitue un service incontournable. Effectivement, la plupart des garages permettent aux automobilistes de traiter les problèmes de moteurs, d’embrayage, de trains, etc. À cela s’ajoute souvent la remise en état de carrosserie ou du vitrage (pare-brise, latéral).
Par ailleurs, les missions d’entretien ont aussi un poids non négligeable dans le chiffre d’affaires des professionnels de l’Hexagone. Réaliser une vidange, changer des pneus, faire des vérifications périodiques, etc., relève également du savoir-faire d’un garage automobile.
Pour pouvoir se démarquer, il est possible de garnir son catalogue avec d’autres services annexes. Cela inclut le dépannage ainsi que la vente de pièces détachées ou d’accessoires et de produits en tout genre. Certains garages se muent aussi en vendeur de voitures d’occasion et en spécialistes de l’importation de véhicules.
Disposer des compétences techniques requises
L’ouverture de certains types d’enseignes commerciales ne nécessite aucun diplôme ni compétences précises. Cependant, pour pouvoir lancer son propre business de réparation et d’entretien de voitures, les lois sont plus strictes. En effet, c’est une activité assez technique et la sécurité routière en dépend grandement.
De ce fait, les gérants comme les employés doivent justifier d’une formation dédiée en la matière. Il est donc nécessaire de disposer d’au moins un CAP Mécanicien. Des certifications plus poussées comme le Bac Pro ou même le BTS seraient des atouts non négligeables.
Il est quand même possible de passer outre ces diplômes. Néanmoins, il faudra avoir 3 ans d’expérience au minimum dans le domaine. Les personnes novices n’ayant donc aucune connaissance en matière d’automobile devront alors impérativement se former.
D’ailleurs, il est assez logique, pour gagner la confiance de ses clients, de pouvoir démontrer tout son savoir-faire. Ce sera le premier atout commercial à faire valoir pour ce type d’activité.
Prévoir les différentes ressources nécessaires
L’entrepreneur devra alors avoir clairement défini les services qu’il proposera. Ce sera essentiel en vue de lister ensuite les ressources indispensables pour leur mise en œuvre. Cette étape sera fondamentale afin d’évaluer le niveau d’investissement à faire. Il faudra donc y réfléchir sérieusement dans le but de ne rien oublier.
Les premiers types d’équipements requis sont les différentes protections pour garantir la sécurité des employés. Cela inclut notamment les gants, les combinaisons, les lunettes et les casques si besoin.
Par ailleurs, il existe aussi des catégories d’outils absolument incontournables au niveau d’un garage automobile. Il s’agit des sets complets de clés, de tournevis, des crics, etc. À cela s’ajoutent les éventuelles pièces de rechange dont il faudra se constituer un stock de départ.
D’un autre côté, il est fortement recommandé de disposer d’un pont élévateur. Ce sera un allier de taille pour soulever les voitures et ainsi les traiter dans les meilleures conditions. Afin d’être plus complet et moderne, il ne faut pas oublier les appareils de diagnostic ou encore les bancs électroniques. Tout dépend réellement des spécialités de l’enseigne.
Trouver un lieu d’implantation pertinent
Ouvrir un garage automobile implique d’avoir les infrastructures adéquates pour recevoir les clients et leurs voitures. Le local sera donc un élément fondamental dont la recherche nécessite une grande attention.
Tout d’abord, les entrepreneurs doivent être bien placés. Pour cela, définir une zone de prédilection, il faudra prendre en compte les informations obtenues après l’étude de marché. Le plus difficile sera alors de trouver le bon bâtiment qui pourra accueillir l’atelier dans les meilleures conditions.
Il est conseillé d’utiliser différents canaux pour dénicher les éventuelles opportunités. Internet reste néanmoins le moyen le plus efficace à cet effet. En fait, un grand nombre d’annonces y sont publiées chaque jour. Par ailleurs, il est possible de consulter différents organismes locaux qui pourront apporter leur aide.
Certains professionnels se tournent, par exemple, vers la chambre de commerce et d’industrie. Dans d’autres cas, la mairie peut aussi s’avérer être un allié de taille. Les agences immobilières disposent généralement de catalogues de locaux à usage commercial bien riches. Il est important de multiplier les pistes et de faire des comparaisons entre les loyers ou même les prix de vente.
Faire les estimations financières du projet
Après avoir fait le tour de toutes les ressources qui seront nécessaires à l’ouverture du garage, il faut fixer le budget. Pour cela, toutes les dépenses potentielles sont à valoriser, toujours en prenant en compte les réalités du marché.
Dans ce sens, les professionnels doivent avoir le prix de tous les équipements qu’il a prévu d’acquérir. Évidemment, une prospection auprès des différents fournisseurs sera nécessaire pour pouvoir identifier les outils au bon rapport qualité-prix.
De même, les premiers mois de loyers avec la caution devraient aussi être pris en compte. Il est néanmoins possible d’envisager une acquisition qui impliquera un budget conséquent. Dans la plupart des cas, des travaux d’aménagements seront même à prévoir. Demander la réalisation d’un devis à une entreprise spécialisée permettra d’avoir une estimation sur les coûts potentiels.
Les frais de procédure ainsi que les dépenses pour le marketing et la promotion de l’établissement ne sont pas négligeables. Le total obtenu servira de base pour demander un financement ou déterminer au préalable si le projet sera viable.
Bien choisir la forme juridique de sa société
La création de tout type d’entreprise passe toujours par le choix du statut juridique de l’activité. Cela aura une incidence certaine sur la manière dont seront imposés les revenus du garagiste. Par ailleurs, les responsabilités de ce dernier vis-à-vis de l’administration en dépendront aussi beaucoup.
Il faut savoir que les formes comme entreprise individuelle ou microentreprise laissent très peu de marge de manœuvre. Le patrimoine personnel du porteur de projet sera engagé en cas de soucis financiers. De plus, le chiffre d’affaires est plafonné, ce qui n’offre pas beaucoup de perspective d’évolution.
La meilleure solution est donc de se tourner vers des formes plus poussées malgré les règles que cela implique. Si la personne souhaite ouvrir le garage seul, il peut opter pour une SASU ou une EURL. Par contre, la présence d’associés oriente alors le choix vers une SARL ou une SAS. La deuxième option offre plus de souplesse.
Dans le cas où l’entrepreneur ne dispose d’aucune notion de référence pour se fixer, il peut se faire accompagner. Des spécialistes en matière de juridiction (avocats, juristes, experts-comptables) peuvent apporter leur expertise.
Avoir de la visibilité sur les règlementations
Le respect des règlementations en vigueur est évidemment nécessaire et fait l’objet d’un contrôle strict. Dans le cas d’un garage automobile, elles concernent surtout les compétences ainsi que les installations. En outre, une multitude de normes liées aux activités commerciales sont aussi à appliquer.
Tout d’abord, les autorités compétentes ont besoin d’attester que l’établissement est clean en matière d’impact sur l’environnement. Cela est surtout valable si les locaux dépassent une surface de 2.000 mètres carrés. Des vérifications sont également nécessaires sur le matériel sensible utilisé au niveau du garage. Cela concerne notamment les appareils de levage, les machines à gaz ou électriques. Tout ce qui pourrait, en somme, représenter un danger pour les usagers.
Par ailleurs, le choix de fournisseur fait aussi l’objet d’une disposition spéciale.
En outre, il est important pour un garagiste de se protéger et de garantir la sécurité de son affaire. Pour cela, la souscription à une assurance responsabilité civile est obligatoire. Ce contrat permettra de couvrir les préjudices provoqués par le professionnel suite à une négligence, un manquement évident, etc.
Concevoir un business plan
Avant de lancer toutes les démarches pour concrétiser l’ouverture de son établissement, le garagiste a besoin d’un business plan. Il s’agit d’un document de référence qui devrait comporter tous les détails de son projet. En effet, celui-ci présente le concept de la future entreprise, les équipes impliquées dans sa création, les perspectives du marché, etc.
Il est aussi impératif pour l’entrepreneur d’y exposer clairement tout le potentiel que pourrait avoir la future activité. La rédaction sera donc assez technique, surtout au moment de compléter le chapitre sur les finances. Ce dernier devrait contenir plusieurs tableaux prévisionnels (bilan, trésorerie, etc.).
Beaucoup de réflexion sera nécessaire à cet effet. Heureusement, il existe une multitude de modèles disponibles sur internet. Certains sites proposent des templates téléchargeables directement adressés pour les garagistes. En outre, l’aide d’un professionnel sera requise. Les avocats ou les cabinets spécialisés peuvent réaliser toutes les études à la place de l’entrepreneur, en échange d’honoraires.
Rechercher les fonds pour se lancer
La première source de financement possible pour le porteur de projet reste ses capitaux personnels. À cet effet, une préparation au préalable sera essentielle pour pouvoir accumuler assez d’économies. Cela peut alors prendre plusieurs années. Néanmoins, cet apport sera rarement suffisant.
Par ailleurs, une autre méthode prend aussi actuellement de l’ampleur. Il s’agit du crowdfunding, basé sur le principe de financement participatif. Un entrepreneur, via des plateformes dédiées (souvent un site web), peut exposer son projet de business.
Toute personne voulant y investir peut donc apporter sa contribution. Il est parfois même question de faire des dons. Les particuliers sont les plus sollicités dans ce modèle. Tout le monde peut injecter la somme qu’il souhaite jusqu’à l’atteinte du palier défini.
Dans tous les cas, il sera impératif d’être assez convaincant pour susciter l’intérêt des investisseurs. D’ailleurs, c’est l’un des principaux avantages de rédiger un business plan. Cela rend le projet beaucoup plus crédible.
Se lancer dans la concrétisation
Une fois que toutes les fondations sont posées, il ne reste plus qu’à entamer toutes les démarches. L’entrepreneur doit alors constituer sa société auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) le plus proche. Avec les fonds obtenus, il peut notamment acquérir le local convoité ou signer un contrat de bail pour sa location.
En outre, toutes les déclarations obligatoires dictées par la loi sont également à compléter. La patience sera de mise car la paperasse administrative prend souvent du temps. Tout document demandé est à fournir en intégralité pour ne pas ralentir les procédures. Les demandes d’autorisation sont à déposer aux organes compétents. À part cela, il faudra aussi signer les accords avec les éventuels partenaires et fournisseurs. Tout le matériel doit être acquis avant l’ouverture.
Enfin, adopter une stratégie marketing sera indispensable dans le but d’attirer les prospects. À cette fin, il est toujours conseillé pour une entreprise qui démarre d’assurer une présence en ligne. C’est un moyen pas cher, mais efficace de se constituer sa première base de clients. À part cela, la qualité de service doit être satisfaisante dès le début pour alimenter le bouche-à-oreille.
Merci pour tous ces conseils sur l’ouverture d’un garage en plein boom des garages a domicile.