La rentrée de septembre 2025 s’annonce particulièrement riche en nouveautés pour les Français. Entre transformations du système éducatif, évolutions fiscales, réformes sociales et mesures de santé publique, le 1er septembre marque un tournant significatif dans plusieurs domaines de la vie quotidienne. Tour d’horizon des principales modifications qui entrent en vigueur.

Une révolution éducative en marche

Le grand bouleversement des programmes scolaires

L’éducation nationale connaît sa plus importante réforme depuis près d’une décennie. Aucune réforme majeure du collège n’a eu lieu depuis la réforme du collège de 2016, soit un écart historique de presque 10 ans. Cette transformation s’inscrit dans le cadre du « Choc des savoirs » initié par Gabriel Attal et poursuivi par la ministre Élisabeth Borne.

Les nouveaux programmes touchent principalement le cycle 3, du CM1 à la sixième, avec une refonte complète des enseignements de français et de mathématiques. Au collège, ce seront les enseignants de français, de mathématiques et de langues vivantes qui verront leur matière évoluer à la rentrée 2025. L’objectif affiché est de renforcer la maîtrise des apprentissages fondamentaux et de réduire les disparités éducatives dès l’entrée en sixième.

L’éducation à la sexualité fait polémique

Le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) doit permettre de rendre effectives les trois séances annuelles sur le sujet, obligatoires depuis 2001, mais peu proposées aux élèves dans les faits. Ce programme, publié en février par le ministère de l’Éducation nationale, prévoit un apprentissage progressif adapté à la maturité des élèves, abordant la sexualité, le consentement, le rapport aux émotions et l’identité de genre.

Cette mesure divise l’opinion publique. Contestée par une partie de la droite et les milieux conservateurs, elle est néanmoins défendue par la ministre et l’ensemble des syndicats enseignants qui y voient un outil crucial de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

La révolution numérique dans les établissements

Plusieurs mesures marquent l’entrée du numérique dans l’éducation. Dès la rentrée, les collégiens et les lycéens bénéficieront d’une formation en ligne à l’intelligence artificielle. Ces sessions seront même obligatoires pour les élèves de quatrième, de seconde et de première année de CAP.

Paradoxalement, cette digitalisation s’accompagne d’une « pause numérique » généralisée dans tous les collèges. Ce dispositif, qui prévoit que les élèves laissent leur téléphone à la maison ou le confient à la vie scolaire, a été mis en place dans une centaine d’établissements l’année dernière et s’étend désormais à l’ensemble du territoire.

Nouvelles évaluations et orientation renforcée

Les mathématiques retrouvent une place centrale avec l’introduction d’une épreuve anticipée obligatoire pour tous les lycéens de première en filière générale et technologique, qui se déroulera en juin 2026. Cette mesure vise à corriger les inégalités de genre dans les sciences, la France présentant l’un des écarts les plus importants de l’Union européenne en la matière.

Un nouveau plan « Avenir » transforme également l’orientation scolaire. De la cinquième à la terminale, tous les élèves suivront un programme d’éducation à l’orientation avec quatre demi-journées dédiées par an, incluant des visites d’entreprises et la participation à des forums.

Santé publique : dépistage élargi et don du sang facilité

Extension du dépistage néonatal

L’une des mesures sanitaires les plus importantes concerne les nouveau-nés. À compter de septembre 2025, le programme national de dépistage néonatal, qui concerne tous les nouveau-nés naissant en France, évolue. Trois nouvelles maladies sont désormais dépistées : les déficits immunitaires combinés (DICS), l’amyotrophie spinale infantile (SMA) et le déficit en acyl-coenzyme A déshydrogénase des acides gras à chaîne très longue (VLCAD).

Cette extension porte le nombre total de maladies dépistées à 16, permettant une prise en charge très précoce pour réduire la survenue et la sévérité des symptômes. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du 4e plan maladies rares 2025-2030.

Assouplissement des règles de don du sang

Les critères de sélection des donneurs de sang évoluent favorablement. Suite à un tatouage ou à un piercing, la contre-indication pour donner son sang passe de 4 à 2 mois. Il en va de même pour certains actes médicaux invasifs : il est désormais possible de donner son sang 2 mois après une séance d’acupuncture, de mésothérapie, de sclérose de varices ou une endoscopie avec instrument flexible, contre 4 mois auparavant.

Réformes sociales et fiscales

Individualisation du prélèvement à la source

Une modification fiscale majeure entre en vigueur pour les couples. À partir du 1er septembre 2025, une réforme fiscale importante entre en vigueur concernant le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu des couples. Désormais, le taux de prélèvement sera individualisé pour chaque membre du couple, sauf si le maintien du taux de foyer est expressément demandé. Cette mesure vise à mieux répartir les charges fiscales en tenant compte des revenus respectifs de chaque conjoint.

Retraite progressive dès 60 ans

Dès le 1er septembre, la retraite progressive devient accessible dès 60 ans. Contre 62 ans auparavant. Ce dispositif permet de bénéficier d’une partie de sa retraite tout en diminuant son activité professionnelle. Les conditions requises incluent au moins 150 trimestres cotisés et un temps partiel compris entre 40% et 80% d’un temps complet, avec l’accord de l’employeur.

Évolution du complément de garde d’enfants

Le Complément de libre choix du mode de garde (CMG) fait l’objet d’une refonte importante. Les familles monoparentales bénéficieront désormais d’une extension de la prestation jusqu’aux 12 ans de l’enfant. Cette réforme introduit un nouveau mode de calcul avec un taux d’effort modulé en fonction des ressources, rendant l’aide plus lisible mais avec des impacts variables selon les situations familiales.

Pouvoir d’achat et énergie

Baisse des prix du gaz

Une bonne nouvelle pour les consommateurs : à partir du 1er septembre 2025, le prix du kilowattheure (kWh) de gaz baisse de 2,4 %, passant de 0,10801 € à 0,10540 €. Pour un ménage moyen consommant 11 200 kWh par an, cette mesure représente une économie d’environ 29 euros sur la facture annuelle, même si l’abonnement reste élevé à 330,80 euros.

Nouvelles bourses scolaires

Les familles peuvent désormais solliciter les bourses de collège et de lycée. La campagne pour les bourses de collège et de lycée se déroule du 1er septembre au 16 octobre 2025. Pour le collège, les montants des bourses varient entre 120 € et 516 € par an par enfant. Pour le lycée, la bourse oscille entre 495 € et 1 053 € par an.

Santé et administration

Nouveaux formulaires d’arrêt maladie

À compter du 1ᵉʳ septembre, tout formulaire d’arrêt de travail papier non sécurisé sera rejeté par l’Assurance maladie. Le document sera retourné au prescripteur pour qu’il réalise un avis d’arrêt de travail au bon format. Le nouveau formulaire présente sept points d’authentification.

Cette mesure vise à lutter contre la fraude et s’accompagne d’une généralisation de la dématérialisation des arrêts de travail par les professionnels de santé.

Impact sur les transports : fermeture du tunnel du Mont-Blanc

Un changement important affecte les liaisons transfrontalières : le Tunnel du Mont-Blanc ferme totalement du 1er septembre 17 h au 12 décembre 17 h, soit environ 15 semaines, ce qui allonge certains trajets et peut renchérir les coûts logistiques pour les ménages transfrontaliers comme pour les entreprises.

Conclusion : Une rentrée de transformations

Cette rentrée 2025 marque un tournant significatif dans plusieurs domaines clés de la société française. L’éducation nationale connaît sa plus importante réforme depuis près d’une décennie, avec des changements qui toucheront directement 12 millions d’élèves et 850 000 professeurs.

Les mesures sociales et fiscales visent à moderniser le système administratif français et à mieux adapter les aides aux réalités contemporaines. En matière de santé publique, l’extension du dépistage néonatal et l’assouplissement des règles de don du sang témoignent d’une approche préventive renforcée.

Ces transformations, bien qu’ambitieuses, soulèvent également des questions sur leur mise en œuvre pratique et leur acceptation par les différents acteurs concernés. La réussite de ces réformes dépendra largement de l’accompagnement des professionnels et de l’adhésion des citoyens à ces évolutions majeures qui redessinent le paysage social, éducatif et administratif français.

L’année scolaire et civile 2025-2026 s’annonce donc comme une période test cruciale pour mesurer l’efficacité de ces nouvelles orientations politiques et leur impact réel sur le quotidien des Français.