En général, la retraite est la période tant attendue pour pouvoir vivre sans travailler. Cependant, certaines personnes préfèrent se lancer dans une nouvelle activité professionnelle après ou même avant leur départ à la retraite. En effet, la reforme des retraites de 2003 prévoit un dispositif appelé « le cumul emploi-retraite ».
Vous pouvez donc continuer à mener une vie professionnelle active, tout en étant percevant votre pension de vieillesse. Par choix ou par nécessité, le fait de travailler à la retraite peut vous être bénéfique à bien des égards. Par exemple, en conservant une activité professionnelle, vous continuez à entretenir vos compétences. De plus, ce dispositif peut vous éviter de changer brutalement de rythme de vie à l’arrivée de votre retraite et de perdre vos repères. Vous pouvez choisir entre un cumul emploi-retraite intégral, partiel ou progressif.
Le cumul emploi-retraite intégral
Le cumul emploi-retraite intégral vous permet de percevoir la totalité de votre pension de vieillesse en plus d’un revenu d’activité sous le respect de certaines conditions.
Les conditions relatives au cumul emploi-retraite intégral
Vous pouvez bénéficier du cumul emploi-retraite intégral dès vos 62 ans, soit l’âge légal pour partir à la retraite. Vous devez également remplir toutes les conditions requises pour avoir droit à une retraite à taux plein. Pour ce faire, vous devez cumuler tous les trimestres exigés par le taux plein en fonction de votre année de naissance. Cette retraite sans abattement est également accessible automatiquement si vous partez à la retraite à l’âge de 67 ans.
En outre, pour être éligible au cumul emploi-retraite, vous devez liquider vos pensions de base et complémentaires. Cette liquidation concerne aussi bien les retraites auprès des régimes français et étrangers que celles auprès des régimes internationaux.
Les statuts compatibles avec le cumul emploi-retraite
Avec le cumul emploi-retraite, vous pouvez exercer une nouvelle activité professionnelle sous le régime de salarié, de micro-entrepreneur ou même sous le statut libéral.
Vous pouvez choisir librement l’activité qui vous convient.
Si vous êtes un salarié, vous avez la possibilité de retravailler au sein dans la même entreprise avec l’accord de votre employeur. Dans ce cas, un nouveau contrat de travail doit être établi et signé par les deux parties.
Par contre, si vous étiez travailleur indépendant, vous pouvez continuer à exercer votre activité professionnelle exactement comme avant votre retraite.
Le cumul emploi-retraite n’impose aucun plafond sur vos nouveaux revenus. Cependant, ces derniers sont soumis à des prélèvements obligatoires pour la retraite. Il n’y a donc pas d’accumulation de droit.
Le cumul emploi-retraite partiel
Le cumul emploi-retraite partiel est caractérisé par un plafond de revenu à ne pas dépasser et est destiné aux travailleurs non éligibles au cumul emploi-retraite intégral.
Les conditions du cumul emploi-retraite partiel
Si vous ne remplissez pas les conditions requises pour profiter du cumul emploi-retraite intégral, vous pouvez quand même vous lancer dans une nouvelle activité professionnelle. Dans ce cas votre cumul sera limité. Ce dispositif concerne donc les retraités qui ne bénéficient pas d’une pension à taux plein et les cumulants qui sont partis à la retraite de manière anticipée.
Comme le cumul emploi-retraite intégral, le cumul intégral vous permet de collaborer à nouveau avec votre ancien employeur. Cependant, vous devez respecter un délai de six mois avant de reprendre votre activité. Le non-respect de ce délai entraîne la suspension de votre pension de retraite de base pendant six mois à compter du 1er jour de reprise d’activité.
Les plafonds appliqués au cumul emploi-retraite partiel
Le montant du plafond varie en fonction de votre ancien statut professionnel.
Si vous êtes un ex-salarié, deux plafonds différents peuvent être appliqués. Ainsi, soit le cumul devra être inférieur à 1.6 fois le SMIC brut, soit il sera limité selon le revenu moyen perçu durant les trois derniers mois civils d’activité. Par conséquent, le fait de reprendre une activité professionnelle après votre départ à la retraite ne doit pas vous permettre de gagner plus que ce que vous avez gagné en tant que salarié. Cependant, c’est le plafond qui sera le plus avantageux pour vous qui sera appliqué.
Si vous êtes un artisan-commerçant, votre chiffre d’affaires annuel doit être inférieur à la moitié du PASS. Autrement dit, vos revenus ne doivent pas excéder 20.568 € au cours de l’année 2022. Vos revenus professionnels ne peuvent pas dépasser le plafond de sécurité sociale si vous avez un statut libéral. Si vous avez travaillé dans la fonction publique, vos revenus doivent être inférieurs au tiers du montant annuel de votre pension de retraite.
Dans l’hypothèse où le cumul de vos revenus professionnels et de vos pensions de vieillesse dépasserait ces plafonds établis, le montant de votre pension sera diminué. Cette réduction sera déterminée de manière à ce que le cumul atteigne le plafond.
La retraite progressive
La retraite progressive est en quelque sorte une transition qui vous permet de passer du statut de travailleur à celui de retraité en douceur.
Les conditions pour profiter d’une retraite progressive
Vous pouvez accéder à la retraite progressive dès l’âge de 60 ans, quel que soit votre régime professionnel, sauf si vous exercez un métier libéral. Vous devez également disposer de 150 trimestres au minimum et exercer au moins une activité professionnelle à temps partiel,
Pour mettre en place ce dispositif, vous devez passer d’un temps plein à un temps partiel. Le temps partiel doit être compris entre 40 et 80 % de la durée légale de travail à temps plein. Vos heures de travail à temps partiel sont réparties sur la semaine ou sur le mois. Si vous êtes salarié, vous devez avoir l’accord de votre employeur avant de partir progressivement à la retraite. Cependant, certains types de contrat ne sont pas compatibles avec ce dispositif. Ainsi, vous ne pouvez pas profiter d’une retraite progressive si vous êtes lié par une convention de forfait en jours sur l’année.
La retraite progressive est accordée sur la base d’une demande à formuler suivant une notice disponible sur Internet. Votre employeur quant à lui, devra remplir et signer un formulaire qui vous sera ensuite remis.
Les avantages de la retraite progressive
Le premier avantage de la retraite progressive réside dans la souplesse des conditions d’accès. Ce sont aux salariés du secteur privé que ce dispositif profite le plus. Vous pouvez également y accéder facilement si vous travaillez dans le domaine de l’agriculture ou si vous êtes un travailleur indépendant. Il en est de même pour les agents non contractuels de l’État.
Le deuxième avantage de la retraite progressive est qu’elle vous évite de subir trop de perte au niveau de votre salaire. En effet, vous pouvez percevoir une fraction de pension de retraite inversement proportionnelle à diminution de votre activité. Ainsi, si votre temps partiel équivaut à 75% de votre temps plein, vous avez droit à une fraction de pension de 25%.
Le troisième avantage de la retraite progressive c’est l’accumulation de votre droit. Ainsi, la pension de retraite que vous percevez dans le cadre de la retraite progressive ne constitue pas un acompte sur la pension définitive. Vous continuez donc à engranger des droits. Ces derniers seront pris en compte pour calculer le montant de votre retraite définitive.
Enfin, la retraite progressive vous permet d’augmenter votre pension. En effet, lorsque vous partez définitivement en retraite, vous avez toujours la possibilité de bénéficier de la surcote de 1.25 %. Ce pourcentage est appliqué par trimestre supplémentaire travaillé.