La souffrance au travail est un phénomène qui touche de nombreux salariés, quelle que soit leur activité ou leur statut. Elle peut prendre de nombreuses formes allant du stress et la dépression à l’épuisement professionnel total. Elle peut avoir de graves répercussions sur la santé physique et mentale de l’individu, mais aussi sur le fonctionnement des organisations et la performance économique. Dans les cas les plus extrêmes, elle peut même conduire au suicide. Face à cette souffrance, il est possible d’agir pour se libérer de son emprise et retrouver du sens et du plaisir dans son activité professionnelle. Il s’agit de mettre en place des actions de prévention et gestion de la souffrance qui implique tous les acteurs de l’entreprise que ce soit le travailleur lui-même, la direction, les RH, les représentants du personnel ou encore les managers. C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Identifier les sources de souffrance et les exprimer

La première étape pour faire face à la souffrance est d’identifier les causes. Il peut s’agir de contraintes liées au travail lui-même, à l’environnement, aux relations, ou à l’organisation du travail. Il est important de prendre conscience de tout ce qui peut amener à souffrir. Il est également essentiel d’exprimer ses difficultés et ses besoins à son entourage professionnel comme au manager, aux collègues ou au représentant du personnel, etc. cela permet de trouver des solutions adaptées et de bénéficier d’un soutien moral et social. Rester seul face à sa souffrance ou la minimiser n’est jamais une bonne idée.

Prendre soin de sa santé physique et mentale

Il est important de prendre soin de soi en adoptant une hygiène de vie saine : avoir une alimentation équilibrée, boire suffisamment d’eau, bien dormir, pratiquer une activité physique régulière et éviter tout ce qui est tabac ou alcool, etc.… Ces habitudes contribuent à renforcer le système immunitaire et à réduire le stress. S’accorder des moments de détente et de plaisir dans sa vie personnelle est aussi recommandé ; comme des sorties culturelles ou sportives, des voyages, etc. Ces activités permettent de se ressourcer et de se distraire des problèmes professionnels tout en favorisant l’estime de soi et le bien-être psychologique.

Développer ses ressources personnelles et professionnelles

La souffrance au travail peut être liée à un sentiment d’incompétence ou d’inadaptation face aux exigences du poste. Il est donc utile de développer ses compétences et ses connaissances en se formant régulièrement et en se tenant informé des évolutions du métier. Cela permet d’améliorer sa confiance en soi et sa performance professionnelle. Il est aussi judicieux de développer ses capacités d’adaptation et de résolution de problèmes en faisant preuve de créativité et d’initiative. Cela permet de faire face aux changements et aux imprévus avec plus de sérénité et d’efficacité. Il est aussi important de savoir gérer ses émotions et son stress en utilisant des techniques de relaxation, de respiration, ou de méditation.

Solliciter un accompagnement psychologique

Lorsque la souffrance au travail devient trop importante ou trop durable, il est indispensable de consulter un professionnel de la santé mentale comme un psychologue ou un psychothérapeute. Ce dernier peut aider le salarié à comprendre les causes et les conséquences de sa souffrance, à exprimer ses émotions, à modifier ses pensées négatives, à renforcer son estime de soi et à élaborer des stratégies d’adaptation. Dans certains cas, des traitements médicaux peuvent aussi s’en suivre.

Favoriser la participation des salariés

Le manque de communication et de concertation au sein de l’entreprise est souvent source de tension. Il est donc primordial de favoriser la participation des salariés aux décisions qui les concernent. Cela permet de créer un climat de confiance et de respect mutuel, de prévenir les conflits, de favoriser l’expression des besoins et des attentes, de prendre en compte les suggestions et les propositions d’amélioration, etc. Pour ce faire, il est possible d’organiser à différents niveaux des réunions d’équipe, entretiens individuels, enquêtes de satisfaction, groupes de travail, comité social et économique, cela afin d’inciter collaboration du salarié avec les différents acteurs de l’entreprise : direction, managers, ou représentant du personnel.

Ouvrir le dialogue et l’écoute entre les travailleurs

Le dialogue et l’écoute sont des gestes qui peuvent prévenir la souffrance au travail en favorisant le sentiment d’appartenance, la reconnaissance, l’autonomie, la participation, l’innovation. Ils permettent d’exprimer ses besoins, ses attentes, ses difficultés, ses émotions, ses idées ou ses suggestions et aussi de comprendre ceux des autres. En effet, les actions et les gestes des autres peuvent avoir un impact positif ou négatif sur la souffrance au travail. Ils peuvent être sources de soutien ou de stress, des moyens de libération ou d’oppression. Il est alors important de créer un environnement de travail propice où les gens se sentent à l’aise pour parler entre eux que ce soit leurs problèmes ou leurs exploits.

Améliorer l’organisation du travail et la qualité de vie au travail

Une organisation du travail inadaptée ou défaillante peut causer la souffrance au travail. Il est donc nécessaire d’améliorer l’organisation du travail et la qualité de vie au travail en tenant compte des besoins et des capacités des salariés. Cela implique de définir clairement les missions, les objectifs, les responsabilités et les moyens de chaque salarié, de répartir équitablement la charge de travail, d’adapter le rythme et les horaires de travail, et d’accorder aussi une certaine autonomie aux salariés. Un aménagement des conditions matérielles de travail : fournir un équipement adapté et fonctionnel, assurer un environnement propre et sécurisé, respecter les normes d’hygiène et de sécurité.

Développer des forces et des talents

Lorsque vous vous sentez déprimé, il peut être utile de se concentrer sur vos points forts et vos talents. En quoi êtes-vous doué ? Qu’aimez-vous faire ? Le fait de vous concentrer sur vos points forts peut vous aider à vous sentir plus positif. Il s’agit de développer vos compétences, vos savoir-faire et savoir-être en formant, en apprenant, en innovant en créant. Le travailleur peut ainsi augmenter sa confiance en soi, sa motivation et sa satisfaction au travail.

Reconnaître et valoriser le travail accompli

Un manque de reconnaissance et de valorisation du travail accompli risque aussi d’entraîner la souffrance au travail. Il est donc essentiel de reconnaître et de valoriser le travail accompli par les salariés en leur donnant du feedback régulier sur leurs résultats, leurs progrès, leurs points forts, leurs axes d’amélioration. Cela permet de renforcer leur motivation, leur implication, leur satisfaction et leur fidélité.

La reconnaissance et la valorisation du travail accompli peuvent se traduire par différents moyens : des félicitations verbales ou écrites, des remerciements sincères, des compliments publics ou privés, des récompenses symboliques ou matérielles (primes, cadeaux, promotions).

Combattre les violences qui blessent et qui tuent

La violence sur le lieu de travail est un problème grave qui peut entraîner des souffrances menant jusqu’au suicide. Il s’agit d’actes ou de comportements visant à nuire à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychique d’une personne : harcèlement moral ou sexuel, discrimination, agression verbale ou physique, menace, intimidation, etc. Ces violences peuvent provenir des collègues des managers, des clients, ou des fournisseurs.

Il faut donc commencer par identifier les violences qui passent parfois inaperçues. Ensuite, il va falloir repérer les signes, les auteurs et les victimes de ces violences. Une fois que c’est fait, il est essentiel d’alerter les responsables, les représentants du personnel, les services de santé au travail, et les autorités compétentes. Les victimes de violences doivent être protégées, soutenues et soignées. Mais il est toujours plus judicieux de prévenir que guérir. Pour prévenir les éventuelles violences, les acteurs du monde du travail doivent être informés, formés et sensibilisés sur les risques et les enjeux des violences.