De plus en plus de Français recherchent le plaisir et les avantages des produits frais et artisanaux. De plus, il est important de soutenir le savoir-faire des fournisseurs locaux en consommant de manière plus responsable. Ouvrir une épicerie permet ainsi de devenir distributeur d’articles à la fois authentiques et variés. Cependant, c’est un projet qui nécessite beaucoup de préparation. En effet, il existe des démarches spécifiques à suivre et des particularités à connaître impérativement. 

Les perspectives offertes 

Un véritable engouement s’est actuellement développé autour des produits plus sains, fabriqués à petite échelle, uniquement dans une zone spécifique. Outre les artisans et les producteurs locaux, les revendeurs peuvent aussi profiter de ce marché en plein essor. Pour cela, il convient d’ouvrir une épicerie. D’après les dernières études réalisées concernant le commerce de détail, les perspectives sont plutôt bonnes.   

La France est même en tête dans toute l’Europe en termes de nombre d’établissements ouverts et de revenus générés. La concurrence est donc rude, néanmoins la demande tend aussi à croître. Ainsi, il est encore possible de monter une activité qui rapporte vraiment. L’année 2018 a enregistré un chiffre d’affaires compris entre 14 et 15,9 milliards d’euros pour le secteur.  

Afin de se lancer dans les meilleures conditions, les entrepreneurs doivent récolter un maximum d’informations utiles. Les pièges peuvent, en plus, être nombreux. Cependant, le succès est tout à fait être à portée de mains avec de la rigueur et de la persévérance. 

Les qualités requises chez un épicier 

Souvent, les épiceries sont tenues exclusivement par leurs propriétaires. En effet, ces derniers sont réellement en première ligne pour accueillir et accompagner les clients. De ce fait, il est impératif, dès le départ, de se cultiver certaines qualités essentielles. Le but est de se tenir prêt à offrir la meilleure qualité de service possible. La première impression compte toujours énormément. 

Tout d’abord, le sens de la communication et du relationnel est d’une importance capitale. Les clients sont motivés lorsque les épiciers les reçoivent de manière chaleureuse. C’est d’ailleurs pour cette proximité qu’ils sont nombreux à privilégier ce type de commerce pour faire leurs achats. 

En outre, afin de gérer au mieux toutes les tâches qui lui incombent, l’entrepreneur se doit d’être correctement organisé. Entre le stock, le référencement des produits, l’approvisionnement ou l’encaissement des paiements, le travail peut s’avérer assez intense. Néanmoins, toutes ces missions ne sont pas des obstacles insurmontables. 

Par ailleurs, il faut aussi apprendre à négocier, surtout auprès des fournisseurs et des producteurs. À part cela, le rythme est habituellement effréné avec des horaires décalés. La patience et le courage, ainsi qu’une bonne condition physique sont de mise pour rester motivé. 

Faut-il suivre des formations spécifiques ? 

L’ouverture d’un commerce implique évidemment un certain nombre de compétences. Cependant, comme pour devenir propriétaire d’un fast-food ou d’une laverie, être diplômé n’est nullement obligatoire. Le plus important est quand même de connaitre les bases du secteur et maîtriser les différentes techniques afférentes.

Pour cela, effectuer des recherches sur le net peut suffire. Il est possible de suivre des programmes dédiés de renforcement de compétences. Plusieurs entités spécialisées dispensent des cours pour les micro-entrepreneurs et professionnels en quête de reconversion. Par ailleurs, un financement via le CPF ou compte personnel de formation peut éventuellement être sollicité. 

Le choix des thèmes est de plus très varié. Les apprenants peuvent commencer par l’essentiel et continuer avec des sujets plus segmentés. Par exemple, ils peuvent opter pour une spécialisation dans l’univers des céréales, des farines ou des pains. Des séances sont aussi disponibles concernant la gestion économique, l’hygiène et la sécurité alimentaires, etc.

Plusieurs types de concept possibles

L’activité d’épicerie peut réellement se décliner en une multitude de branches. En effet, il est tout à fait possible de miser sur l’originalité pour se démarquer de la concurrence. Afin de prendre la bonne décision sur le concept à adopter, il est nécessaire de se tenir au courant des différentes options envisageables.  

En premier lieu, les épiceries fines sont, sans doute, les plus populaires en ce moment. Les gammes de produits à proposer sont plus limitées et de qualité supérieure, par rapport aux revendeurs classiques. 

Par ailleurs, les futurs propriétaires peuvent opter pour une boutique plus généraliste. Cela offre ainsi des choix beaucoup plus variés pour les clients, qui seront donc plus nombreux. Les produits alimentaires sont évidemment les plus recherchés dans les rayons, mais les articles d’hygiène ou encore de droguerie peuvent s’ajouter au lot. 

Dans d’autres cas, des groupements d’artisans décident de coopérer sous une enseigne commune. Des commerces prônent également la solidarité et proposent des prix accessibles aux personnes en difficulté. Il existe aussi des épiceries ambulantes ou même 100 % en ligne en proposant des achats via leur site.

L’étude de marché indispensable

Même si le potentiel d’un marché comme celui de l’épicerie est assez élevé, tout le monde ne réussit pas forcément. Pour pouvoir mettre les chances de son côté, évaluer les opportunités et les risques est utile.  

Plusieurs points peuvent notamment être pris en compte pour ajuster son positionnement. Il est important d’étudier sérieusement le système de e-commerce. La digitalisation constitue en effet l’avenir de ce type d’activité. Cependant, le contact avec les clients tendra évidemment à se perdre.

En outre, les entrepreneurs qui apprécient l’aventure ont aussi la possibilité de s’attaquer au marché des petits villages. Certaines zones rurales manquent terriblement de commerces de proximité et font face à une désertification accrue. La concurrence est donc limitée, mais la clientèle n’est pas forcément garantie. 

Les agglomérations constituent également une niche non négligeable. Les consommateurs souhaitant se détourner de la grande distribution sont à cibler. Il faut aussi, dans ce sens, étudier quel type de produit est plus susceptible de les intéresser. Par exemple, les articles en vrac tels que le thé, les condiments, etc. rencontrent beaucoup de succès. 

Réaliser une analyse poussée de tous ces éléments est un moyen de prendre les bonnes décisions. L’avenir de la future épicerie en dépend grandement. 

Différentes règlementations à respecter 

Toute activité commerciale est obligatoirement encadrée par des lois. Avant d’envisager d’ouvrir une épicerie donc, il est impératif de se mettre au courant des réglementations en vigueur. Elles ne sont, heureusement, pas très difficiles à assimiler. 

En premier lieu, des formalités sont à compléter auprès des organes compétents. La création de ce type d’entreprise se fait généralement auprès de la Chambre de commerce et d’industrie à proximité. Une liste des pièces à fournir pour constituer le dossier est donnée par les responsables de cette entité. 

Ensuite, il faut se renseigner sur la forme de société la plus pertinente pour son activité. Les commerçants indépendants ont intérêt à éviter les statuts de micro-entrepreneur ou de sociétés individuelles qui engagent leur patrimoine personnel. Une épicerie devrait être exploitée sous le régime d’une EURL ou d’une SASU en cas d’associé unique. Par ailleurs, si plusieurs personnes sont sur le projet, il est préférable d’opter pour une SARL ou une SAS. 

En outre, la vente d’alcool nécessite une licence qui s’obtient uniquement sous certaines conditions. Les normes sont encore plus spécifiques lorsqu’il s’agit de proposer du tabac. Évidemment, des règles d’hygiènes strictes sont aussi à observer. L’accès aux personnes à mobilité réduite est obligatoire et les instruments de mesure contrôlés par les autorités compétentes. 

Comment trouver un bon local ? 

Le succès d’un commerce dépend beaucoup de son lieu d’implantation. Trouver un local adapté n’est pas une mince affaire. Pour cela, il est impératif de consacrer du temps pour effectuer des recherches. Des critères précis doivent également être pris en compte pour identifier les meilleurs endroits où s’installer. 

L’étude de marché réalisée au préalable est utile pour affiner la liste de quartiers ou localités à privilégier. Chaque zone doit faire l’objet d’une étude complète. Même si des offres de location ou de vente immobilière sont présentes, la précipitation est à éviter. La visibilité est évidemment une condition non négligeable. Une rue piétonne ou commerciale à forte fréquentation serait l’idéale. Si la concurrence aux alentours est trop importante, il vaut mieux élargir son périmètre d’investigation.

Pour se faciliter la tâche, il est possible de se tourner vers des experts. Certaines agences immobilières se spécialisent en effet dans les biens à usage commercial ou professionnel. Cela représente un certain investissement, mais les chances de trouver un local de qualité seront plus élevées. 

Les principaux investissements à prévoir 

Tout projet d’ouverture de commerce nécessite de la trésorerie. Pour pouvoir démarrer dans les meilleures conditions, il est conseillé de prévoir des fonds. Le budget pour fonder une épicerie peut varier selon le type de structure souhaité. Cependant, certaines dépenses sont récurrentes. 

Pour les entrepreneurs qui misent sur l’achat de leurs locaux, il faut préparer une somme assez conséquente. Les prix sur le marché de l’immobilier tertiaire peuvent parfois se révéler importants. En cas de location, le premier mois de loyer ainsi que la caution sont à calculer à l’avance. 

À part cela, le futur propriétaire doit aussi lister les références d’équipements dont il aura besoin pour son activité. La caisse enregistreuse, les étagères pour le rayonnage ou encore les meubles réfrigérés sont notamment indispensables. 

Par ailleurs, un budget prévisionnel doit également inclure les travaux d’aménagement, la décoration ou l’installation de commodités. Une attention particulière est à porter au stock de démarrage ainsi qu’aux salaires des éventuels employés. 

Bien choisir ses fournisseurs

Le choix de produits offerts par une épicerie dépend de la capacité d’approvisionnement de celle-ci. Il est impératif pour les propriétaires d’établir une sélection de fournisseurs, à développer petit à petit. Pour cela, plusieurs méthodes de recherche sont à envisager. 

Plusieurs grossistes possèdent, par exemple, un site web. Grâce à de simples mots-clés (gammes de produits recherchés), il est possible d’en identifier quelques-uns. Toutes les informations sur leurs tarifs et modalités sont ainsi déjà disponibles en quelques clics. D’un autre côté, il peut aussi être pertinent de se renseigner discrètement auprès des concurrents et ainsi connaître leurs partenaires. 

Pour déterminer les bons professionnels avec lesquels travailler, il faut se référer à un certain nombre de critères. Le rapport qualité-prix des produits est évidemment d’une importance capitale, d’où la nécessité de faire plusieurs comparaisons. En outre, s’approvisionner auprès de distributeurs et producteurs locaux limite les coûts tout en profitant de fraîcheur des articles. 

Enfin, il est impératif de se renseigner sur les délais de livraison, les conditions de paiement ainsi que les éventuels labels et certifications. 

Les meilleures techniques pour se forger une clientèle

Actuellement, les petits commerces de proximité ont intérêt à assurer une présence en ligne. En effet, les possibilités d’Internet profitent aussi bien aux grandes entreprises qu’aux structures de taille réduite. La création d’un site web est donc plus que recommandée, ou du moins d’une présence sur les réseaux sociaux. Le site doit contenir un maximum d’informations sur l’épicerie et les avantages qu’elle offre. Les pages de réseaux sociaux sont devenus des leviers de développement incontournables.  

En outre, la présentation de la vitrine ainsi que l’aménagement de l’espace de vente sont essentiels. Il faut que les visiteurs puissent avoir une bonne impression dès leur première visite pour qu’ils reviennent régulièrement. L’enseigne doit être correctement visible et assez attractive. 

Il est aussi possible de développer sa propre marque, au nom de son épicerie. Il s’agit de développer des produits exclusifs. D’autres établissements décident de distribuer des produits fabriqués par des artisans locaux. Prôner l’authenticité et une démarche plus écoresponsable sont des armes marketing très efficaces. 

Le business plan : un document essentiel 

Une fois que l’entrepreneur détient tous les détails de son projet, il est important d’en faire la synthèse. Pour cela, la rédaction d’un business plan s’impose. Ce document est bien connu de la plupart des créateurs d’entreprise. Son élaboration peut revêtir une certaine complexité.   

Il faut notamment y présenter le concept de son commerce, les personnes impliquées dans le projet et les aspects juridiques de l’activité. Les stratégies de promotion et de développement sur le long terme font aussi l’objet d’un chapitre particulier. Néanmoins, la partie la plus difficile à matérialiser sur papier reste sans doute les prévisions financières. 

Ce document est une véritable pièce maîtresse à ne pas négliger. Il servira de faire-valoir pour convaincre les investisseurs et ainsi trouver des sources de financement. Les banques ou les organismes d’aide aux entrepreneurs l’exigent. Il est possible de recourir pour sa conception à un professionnel tel qu’un avocat, expert-comptable, cabinet de conseil, etc.