Ouvrir un salon de thé constitue une idée entrepreneuriale sérieuse. Avec une tendance de consommation à la fois réelle et durable, le marché demeure accessible. En effet, le salon de thé est devenu le repaire des personnes de tout âge et de toute catégorie. Il connaît un rebondissement impressionnant. Toutefois, la mise en place d’une telle structure n’est pas chose aisée. Il faut prendre conscience des obligations légales entre autres techniques pour réussir l’entreprise.

Le concept du salon de thé

Un salon de thé est l’endroit où l’on se rend pour boire une infusion et savourer de bonne pâtisserie. On y trouve également d’autres boissons non alcoolisées comme du café, du chocolat chaud et même du jus de fruits. Comme alternatives aux encas, on distingue les petits pains, les tartes, les quiches ainsi que les viennoiseries. Un salon de thé offre plusieurs idées de concept :

  • Salon de thé traditionnel ;
  • Salon de thé sur les vertus de la consommation du thé ; 
  • Salon de thé sur la découverte et la dégustation des variétés de thé dans le monde ; 
  • Salon de thé librairie ;
  • Salon de thé à thème ;
  • Salon de thé avec espace de coworking ;
  • Salon de thé petite restauration.

En tout cas, le projet est personnalisable et cumulable avec d’autres activités culturelles, associatives et créatives. Il suffit d’éviter de tomber dans la banalité. Afin d’ouvrir un salon de thé original, on peut miser sur un voyage à travers le temps et l’espace. Cela se traduit par des décorations hors du commun sur un thème accrocheur. Chaleureux et vintage, cosy, zen et épurées, trendy, etc., le choix ne manque pas.

On peut aussi compter sur les animations de tout genre : lecture légère, galerie d’art, exposition florale, etc. Le but est de mettre à l’aise les clients de sorte à les fidéliser. Pour cela, il est impératif de connaître leur goût et leur passion. Une étude préalable de la clientèle ciblée est requise. Il faut également analyser le niveau de concurrence et le type de concept adapté à la zone de chalandise.

L’exploitant doit en plus faire preuve d’imagination et s’ouvrir sur tous les horizons. Ainsi, il fera de son salon de thé un véritable lieu de détente et de rencontres. On peut même envisager des locations pour une soirée clubs de lecture, un atelier de formation, une conférence-débat, etc.

Ensuite, l’entrepreneur doit choisir la manière dont il souhaite gérer la structure. Doit-on ouvrir un salon de thé indépendant ou sous enseigne ? Cette dernière option permet de gagner en notoriété rapidement. L’entreprise profite également de l’expérience de la franchise en faveur d’un succès assuré. Toutefois, sa marge de manœuvre se voit réduite. Quoi qu’il en soit, le plus important c’est de se forger une identité et sortir du lot.

Ouvrir un salon de thé : réglementation et qualifications requises

Ouvrir un salon de thé est une idée de projet adapté à tous les profils. Il peut se faire sans diplôme, mais suivre une formation a son avantage si l’on veut se développer rapidement. Il faut aussi penser aux réglementations du métier.

La formation à suivre

Tout comme le restaurant, l’épicerie et le coffee-shop, l’exploitation d’un salon de thé ne nécessite aucune qualification particulière. Il est toutefois souhaitable de passer un diplôme pour contourner l’exigence liée à l’expérience professionnelle d’au moins 3 ans. Cette qualification s’impose au salon de thé désireux de compléter sa carte avec des pâtisseries fabriquées par ses employés.

Pour une meilleure gestion de l’établissement, il est conseillé de préparer le diplôme relatif à ce domaine. Il peut s’agir d’un CAC professionnel restauration, CAP pâtissier ou encore CAP cuisine. Le stage de préparation à l’installation (SPI) se présente comme alternative. Il en est de même pour la dispense du stage pour autoentrepreneur en raison des expériences acquises. 

Dans la mesure où l’exploitant souhaite vendre des boissons alcoolisées, une formation aboutissant à une licence adéquate est obligatoire.

Les règlements en vigueur

Le propriétaire du salon de thé doit se consentir aux règlements du métier. Cela concerne notamment l’hygiène au sein de la structure. D’ailleurs, une formation à la HACCP (Hasard Analysis Critical Control Point) est indispensable. Celle-ci est initiée par le Centre National de Formation en Sécurité et Environnement. 

Parmi les exigences mises en place par les autorités se trouvent les modalités de stockage des aliments. Ces derniers doivent être conservés sous certaines températures. Aussi, l’usage d’allergènes au sein de l’établissement doit faire l’objet d’un avis visible et lisible par le client.

Le salon de thé est en plus tenu d’afficher ses prix à la vue du public. L’utilisation de la terrasse nécessite l’envoi d’une demande au préalable auprès de la mairie. Par ailleurs, l’établissement doit être équipé de systèmes de sécurité incendie et accessible aux personnes à mobilité réduite. Si l’exploitant diffuse de la musique, il faut payer des redevances à la SACEM. 

Les démarches à suivre avant l’ouverture du salon de thé 

Avant d’ouvrir un salon de thé, il faut prendre le temps de réfléchir et d’établir un business plan en conséquence. Celui-ci permet d’analyser la faisabilité du projet et de déterminer les frais de fonctionnement sur une période définie. Ce document atteste la rentabilité prévisionnelle de l’entreprise et témoigne sa viabilité. Il renseigne les informations sur :

Le projet et son fondateur

Le projet se porte sur la création d’un salon de thé. De qui vient l’idée ? Quel est son parcours ? Qu’en est-il de sa véritable motivation ? Voilà quelques questions auxquelles répond la première partie du business plan. Elle a pour objectif de vérifier la compatibilité du projet avec le quotidien du fondateur, puis de valider l’idée.

L’analyse SWOT du projet

Quel que soit le contexte, l’analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces est toujours au programme. Elle donne un aperçu de la faisabilité du projet sur tous les plans : matériels, humains, environnementaux, financiers. Cela permet également d’anticiper les risques et d’établir une solution en temps voulu.

Les tableaux financiers avec plan de financement

Ce sont des documents de la plus haute importance permettant de mesurer réellement les charges et les bénéfices du marché. C’est là qu’on définit le coût applicable compte tenu de la concurrence, du type de clientèle et des dépenses engagées. Cette étape facilite également la recherche de financement grâce aux comptes de résultats et bilan prévisionnels.

L’analyse de la clientèle

Cette phase aide l’entrepreneur à affiner son projet aux besoins réels de la cible et élaborer une stratégie de prospection. Lorsqu’il s’agit d’un projet de vente, il ne faut surtout pas négliger la portée de la communication. L’entrepreneur doit parler à ses proches d’une prochaine ouverture de salon de thé. La création d’un site internet pour assurer la présence en ligne est aussi une formalité importante.

L’étude des ressources

Après avoir établi le planning du projet, l’entrepreneur doit se focaliser sur les ressources nécessaires à sa concrétisation. Outre les biens immobiliers et mobiliers, il vaut mieux investir dans des outils de gestion de haute technologie. On parle par exemple d’un logiciel de caisse, de comptabilité et de réservation en ligne. Cela réduit les besoins en ressources humaines et ainsi la masse salariale.

À quelles formalités administratives se conformer ?

L’ouverture d’un salon de thé implique des démarches de création d’entreprise, à commencer par la déclaration d’activité. Cela consiste à demander l’autorisation d’exercer au sein du CFE (centre de formalités des entreprises). Pour la vente à emporter, il convient de s’adresser à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat. Ce dernier se chargera d’enregistrer l’entreprise au Répertoire des métiers.

Cette formalité va de pair avec la sélection et la rédaction d’un statut. À noter que le salon de thé peut exister sous différentes formes juridiques :

  • SAS ou SASU pour prétendre au statut d’assimilé salarié ;
  • EURL pour exercer l’activité dans le cadre de l’auto-entrepreneuriat ;
  • SARL s’il y a deux associés ou plus au sein de l’entreprise.

Une fois la forme juridique choisie, il est temps de rédiger un projet de statuts. Ce document sert de fiche d’identité pour la société. Dans ce sens, il comporte les informations suivantes :

  • Dénomination, siège et capital social du salon de thé ;
  • Nomination et modalité de paiement du dirigeant ;
  • Modalités de fonctionnement de la société.

Il est aussi indispensable d’aviser le grand public au sujet de l’ouverture d’un nouveau de salon de thé. Cette communication s’effectue par le biais d’un journal d’annonces légales habilité territorialement. En effet, on doit choisir un JAL agréé dans le département où la société est basée.

Par ailleurs, l’entrepreneur doit se constituer un capital social et le déposer dans un compte bancaire professionnel. C’est un prérequis pour inscrire le salon de thé au Registre du Commerce et des Sociétés. À titre d’information, le compte bancaire professionnel est enregistré au nom de l’entreprise. Il est utile pour avoir une trésorerie propre à l’exploitation au profit d’une transparence fiscale et une facilité de gestion.

Au-delà des démarches administratives, le salon de thé doit être souscrit à une assurance de responsabilité civile. Cette dernière vise à réparer les dommages en cas d’incident. La mutuelle couvre entre autres les dépenses en cas de :

  • Accidents des clients dans le salon (chute, coups et blessure dus à un problème matériel, intoxication alimentaire, etc.) ;
  • Autres dommages liés à l’exercice de l’activité du salon de thé ou la maladresse d’un employé.

Pour se protéger des autres dégâts susceptibles de survenir, il est recommandé de compléter la mutuelle par des assurances professionnelles. On parle notamment de l’assurance perte d’exploitation, des biens immobiliers et mobiliers, ainsi que la protection juridique.

Guide pour réussir le lancement de son salon de thé

Pour réussir un projet entrepreneurial basé sur l’ouverture du salon de thé, il convient d’appliquer ces quelques conseils :

Trouver un local adapté

À l’image de toute activité commerciale, l’emplacement influe sur la rentabilité d’un salon de thé. Celui-ci doit être choisi en fonction des clients ciblés. D’ailleurs, la recherche d’un local adapté fait partie des étapes cruciales de l’étude du marché. Celui-ci doit répondre aux critères ci-après :

  • Superficie adaptée à la taille de la structure ;
  • Facile d’accès ;
  • À proximité d’une zone passante ;
  • Parking spacieux et sécurisé.

Pour être sûr d’acquérir un maximum de clients, un quartier riche en zones de vie serait de mise. On parle notamment des parcs d’attractions, salles de projection cinéma et grands magasins.

Se créer une bonne notoriété

Dès l’ouverture du salon de thé, l’entrepreneur doit y mettre du sien pour attirer les clients. C’est le meilleur moyen pour garantir le succès. Pour ce faire, il importe de réaliser des opérations marketing destinées à faire connaître l’entreprise. Les réseaux font partie des canaux les plus exploités pour parvenir à ce résultat. Ils permettent d’entretenir une relation saine et équilibrée avec les clients. On peut aussi y transmettre toute sorte d’informations sur le salon de thé : nouveau produit, promotion, journées de dégustation, etc.

Suivre une formation

Ce n’est pas parce que l’exploitation d’un salon de thé ne requiert aucun diplôme particulier qu’on est dispensé de formation. Au contraire, il faut apprendre comment monter et gérer une entreprise. Proposer un produit de qualité aux meilleurs clients est également essentiel pour l’attraction et la fidélisation des clients. Une formation en pâtisserie est ainsi vivement souhaitée. Il faut en plus maîtriser l’art de préparer un thé entre autres techniques de réception. Même après l’ouverture du salon de thé, une formation spéciale reste envisageable. Cela permet de diversifier le menu et proposer des recettes personnalisées, par exemple. 

Demander un financement

Certes, le lancement d’un salon de thé n’est pas très coûteux. Néanmoins, il est nécessaire de constituer un fonds de roulement. Outre les apports personnels et les financements issus des proches, il est possible de contracter un prêt bancaire. Cette option nécessite l’accord du banquier compte tenu de la viabilité du projet. Elle vise à se préparer face aux éventuels problèmes financiers au sein de l’entreprise. En effet, tout acteur du domaine de la restauration doit prévoir des marges supérieures à la moyenne pour être rentable.