La notion de bore out ou syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui n’est pas encore reconnue en France. Les spécialistes ne sont pas unanimes à affirmer qu’il s’agit d’une maladie. Or, le bore out a un réel impact sur une carrière professionnelle. Il existe des signes qui ne trompent pas et qui doivent être pris en considération.
Qu’est-ce que le bore out ?
Il semble assez difficile d’imaginer que s’ennuyer au travail représente un sérieux problème. Pourtant, on attribue au bore out un véritable statut de syndrome. Il s’agit en effet d’une pathologie professionnelle qui se base sur ce sentiment d’ennui. Les conséquences qui en découlent sont nombreuses, pour ne citer que l’isolement, la honte et le désengagement.
Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, il convient de se référer au burn-out. Si ce dernier résulte d’une surcharge de travail, le bore out va tout à fait à l’opposé. Un employé atteint de ce syndrome peut souffrir de détresses psychologiques, se retrouvant sans motivation ni intérêt pour son poste.
Ce phénomène peut apparaître à n’importe quel niveau d’une entreprise. Il touche aussi bien les simples salariés que les cadres. Toute personne qui est cantonnée à des tâches sans aucune valeur ajoutée est susceptible d’en être victime. Mais ce n’est pas tout. À cela s’ajoutent d’autres facteurs.
Quelques causes possibles du bore out
Faites-vous partie de ceux qui se disent : « je m’ennuie au travail » ? En opposition au burn-out, le bore out trouve ses origines dans une sous-exploitation de vos capacités et compétences.
Les employés qui en souffrent se voient généralement confier peu de tâches. Ils ont l’impression qu’ils ne sont pas capables d’assumer des missions plus importantes et un sentiment d’inutilité s’installe rapidement. On peut alors parler de placardisation. Il s’agit d’une méthode utilisée par certains employeurs pour pousser à la démission, vu qu’un licenciement couterait trop cher.
Le syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui peut aussi être causé par la routine. En effet, des tâches trop répétitives, sans nouveaux défis à relever, s’avèrent vite très frustrantes. De quoi entrainer un ennui profond durant ses journées.
Le bore out est également un problème rencontré par les salariés qui sont surqualifiés pour le poste qu’ils occupent. Cela peut les pousser à avoir des doutes sur leurs propres capacités. Ce qui entraine par effet domino un sentiment d’imposture, c’est-à-dire un rejet de leur identité professionnelle.
Se poser les bonnes questions
Afin de sortir d’une situation de bore out, il convient de passer par une prise de conscience personnelle. Il est primordial d’identifier les principaux facteurs qui expliquent votre ennui au travail.
Pour ce faire, prenez le temps d’analyser votre situation. Faites le point sur ce que vous attendez vraiment de votre carrière. En fonction de cela, posez-vous les questions suivantes : mes conditions actuelles sont-elles en adéquation avec mes objectifs ? Si je m’ennuie au travail, cela ne veut-il pas dire que je ne suis pas à ma place ? Autant d’interrogations qui seront nécessaires pour pouvoir avancer vers un processus de guérison.
Réaliser ce type d’introspection vous aidera à vous réconcilier avec vous-même et avec vos objectifs, ainsi que vos valeurs. Un bon moyen aussi de vous rendre compte de vos forces et de réaliser un bilan de vos faiblesses.
Il s’agit ensuite de se poser la question ultime. Demandez-vous : « quelle est ma raison d’être au sein de cette entreprise ? ». Il vous faudra alors prendre les bonnes mesures, en fonction des réponses que vous trouverez.
Si possible, discutez-en avec votre supérieur hiérarchique
Pour qu’une entreprise conserve une bonne dynamique, la communication interne est essentielle. Les managers et les supérieurs hiérarchiques se doivent d’ailleurs d’être à l’écoute de leurs équipes. Toutefois, il ne sera peut-être pas facile pour eux de comprendre que vous êtes en train de vous ennuyer.
Quoi qu’il en soit, il est du devoir des entreprises de garantir le bien-être mental et physique de leurs employés. Il est donc tout à fait normal d’engager un dialogue avec les responsables concernés. Ces derniers n’auront probablement pas le réflexe de faire le premier pas.
Vous noterez qu’une telle conversation se prépare. Tenez-vous prêt à présenter les arguments adéquats pour pouvoir vous faire comprendre. Faites part à votre employeur du manque que vous ressentez et de votre besoin de nouveaux défis.
Des solutions pourront alors faire l’objet de réflexions communes. Cela peut porter sur l’attribution de nouvelles fonctions ou une réorganisation de vos tâches. N’hésitez pas à faire valoir vos compétences inexploitées.
Si la situation persiste, réorganisez votre plan de carrière
Les solutions précédemment proposées n’aboutissent pas toujours à des résultats positifs. Si tel est le cas, vous ferez face à une persistance du syndrome. Il vous faudra alors prendre des mesures plus radicales.
L’une d’elles consiste à mettre à profit vos heures libres et à trouver un moyen de les combler. Vous pouvez par exemple suivre des formations en vue de renforcer vos acquis. Cela pourra par ailleurs constituer une ouverture vers de nouvelles opportunités, que ce soit en interne ou ailleurs.
Vous pouvez aussi opter pour l’option « auto-entreprenariat ». Élaborez un projet qui rapporte, sans pour autant quitter votre emploi actuel. Dans tous les cas, faites en sorte de rentabiliser votre temps libre.
La dernière solution consiste à changer d’emploi. Tout simplement. Si vous avez épuisé toutes vos ressources pour lutter contre votre bore out, il est temps pour vous de partir. Bien que ce soit une décision difficile à prendre, c’est le meilleur remède pour traiter ce syndrome. Ce sera l’occasion de vous concentrer sur la recherche d’un emploi qui correspond à vos attentes. Une reconversion professionnelle est d’ailleurs envisageable à ce moment-là. Dites-vous bien ceci : « si je m’ennuie au travail, je me dois d’agir ».
Le mal-être au travail, dont le bore-out souvent lié à une placardisation, est un élément très souvent évoqué par des travailleurs de plus en plus nombreux, et effectivement, de nombreuses enquêtes font état d’une hausse constante de la fréquence et de l’intensité des facteurs de stress causé par certaines méthodes de management, la mauvaise gestion des ressources humaines et les contraintes organisationnelles.