Vous travaillez pour un cabinet d’avocats en tant que collaborateur ou vous avez terminé vos études de droit ? Vous êtes devenu avocat et vous avez envie de créer votre cabinet individuel ou un cabinet avec plusieurs associés ? Il vous faudra de la motivation ! On vous donne quelques conseils dans cet article pour ouvrir votre cabinet d’avocat.

1. Créer un cabinet d’avocat, c’est devenir entrepreneur

Avoir son propre cabinet d’avocat, ce n’est pas uniquement faire du droit mais aussi entreprendre. Vous ne devez pas prendre à la légère la partie administrative, marketing et frais professionnels. Vous devez établir un plan avec des étapes à respecter, une véritable stratégie de marketing pour propulser votre cabinet, d’autant plus si votre carnet d’adresses est léger. Sans oublier une sérieux business plan car tout cela vous coûtera de l’argent. Vous allez devoir réaliser rapidement des bénéfices si vous avez en plus un local professionnel, c’est-à-dire des charges.

2. Être accompagné par les bonnes personnes

Lorsque vous allez vous lancer dans cette nouvelle aventure juridique, vous aurez besoin d’aide pour la création de votre cabinet. Ce serait une erreur de ne pas utiliser tous les leviers à votre disposition. Par exemple, des structures comme la Fédération nationale des Unions de Jeunes avocats ou le Barreau Entrepreneurial. Ce dernier propose aux avocats des colloques pour développer votre cabinet. Idéal si vous n’avez aucune idée de comment commencer. Se lancer dans un cabinet seul peut être éprouvant, n’hésitez pas à demander de l’aide à ceux compétents dans ce domaine.

Vous pouvez aussi recevoir des aides financières ou des prêts de la part d’associations pour la création de votre cabinet qui est considérée comme une entreprise. Si vous avez besoin de finances pour louer ou acheter un local, cela peut être une bonne idée.

3. Une stratégie de marketing efficace

Quand vous allez créer votre cabinet d’avocat, vous allez vous retrouver dans deux situations possibles. Soit vous n’avez aucun client et votre chiffre d’affaires part de zéro. Soit vous partez d’un cabinet avec votre réseau professionnel. Dans le premier cas, il vous faudra rapidement travailler votre visibilité. Dans le second, vous auriez tort de négliger votre visibilité digitale.

Commencez par la création de votre site internet d’avocat. Veillez à que ce dernier soit réalisé par une agence spécialisée dans ce domaine si possible. Cependant, un site web ne suffit pas. Il doit s’accompagner d’un logo qui sera lui aussi votre vitrine et votre identité, une carte de visite, une plaque pour votre bureau et un papier à en-tête de qualité. L’identité visuelle d’un avocat en dit long sur sa personnalité et il sera jugé dessus. Enfin, un site internet sans trafic ne vous apportera aucun client.

Vous allez avoir besoin d’un référencement naturel ou payant pour progresser dans les résultats de recherches sur Google. Un référencement pour un avocat peut prendre minimum 4 à 6 mois avant de montrer des effets. Pour commencer, inscrivez-vous sur les plateformes juridiques comme Consultation Avocat ou Justifit. Mais vous avez aussi la possibilité de faire de la publicité payante sur Google Ads. Bien optimisée, une campagne Adwords peut booster sérieusement votre chiffre d’affaires.

Enfin, ne délaissez pas les réseaux sociaux, surtout Linkedin, qui en fonction de votre clientèle habituelle, peut vous permettre de générer des clients supplémentaires, et de nouer des relations avec des journalistes et autres avocats.

Une stratégie de marketing digital bien rôdée peut vous permettre en moins de deux ans, d’augmenter fortement votre revenu mensuel et de lancer de la meilleure des manières votre nouveau cabinet d’avocat.

4. Ne sous-estimez pas la relation client

Si vous comptez créer un cabinet d’avocat, il vous faudra travailler sur votre relation client. Car après en avoir trouvé, notamment grâce à une stratégie de marketing digital efficace, il vous faudra aussi les fidéliser. N’hésitez pas à automatiser des processus pour garder un contact récurrent avec le client : newsletter, appelez-les ou envoyez-leur un mail de temps en temps. Des petites attentions qui ne sont pas beaucoup pour vous, mais elles seront appréciées par vos clients. Si ces derniers ont confiance en vous, alors vous avez réussi. Être avocat, ce n’est pas juste aider juridiquement une personne dans le besoin, c’est aussi du commercial.

5. Ne vous dispersez pas

Être avocat et avoir son propre cabinet est très chronophage. Vous allez avoir peu de temps pour des tâches annexes comme le marketing digital ou les demandes de contact de potentiels clients. Des agences digitales existent pour s’occuper de votre visibilité et il existe aussi des plateformes de télésecrétariats, où des personnes répondent à votre place et vous envoient le message et coordonnées de la personne qui a appelé. Cela vous évite d’être débordé et vous permet de mieux organiser votre agenda.

6. Spécialisez-vous

Ayez en tête que les clients ont le choix dans la ville où vous exercez. Vous allez devoir les convaincre que vous êtes le bon avocat. N’hésitez pas à vous spécialiser dans un domaine juridique. Bien que selon le Règlement Intérieur National article 10.2, vous n’avez pas le droit de vous revendiquer spécialiste si vous n’avez pas le diplôme correspondant, rien ne vous empêche de choisir un domaine de compétence précis comme le droit du divorce ou le droit pénal. Un client aura toujours tendance à privilégier un avocat qui se consacre uniquement à une niche car doit en toute logique mieux s’y connaitre qu’un avocat qui « touche à tout ». Vous avez évidemment toujours la possibilité de changer de domaine de pratique à l’avenir pour plus tard, élargir votre clientèle.

7. Les démarches pour ouvrir votre cabinet

Vous allez devoir choisir dans un premier temps, le statut juridique de votre cabinet d’avocats. De ce choix en découlera les règles et avantages. Si vous exercez seul, nous vous conseillons une entreprise individuelle (EI). En revanche, si vous vous associez avec d’autres avocats, la création de Sociétés Commerciales peut être un bon choix. Une SCP ou Société Civile Professionnelle est aussi une solution si vous souhaitez fusionner des dépenses comme le secrétariat par exemple. Il vous sera en revanche impossible d’être auto-entrepreneur.

Une fois votre statut juridique choisi, vous allez devoir ouvrir votre cabinet auprès de l’URSSAF. Il est aussi très important de protéger juridiquement le nom de votre cabinet d’avocat. Rendez-vous sur le site de l’INPI pour vous enregistrer.