Devenir taxidermiste

Peu connue du grand public, la taxidermie est un véritable métier d’art. À l’origine de chaque animal empaillé que l’on rencontre au musée ou dans le salon d’un amateur de chasse, la profession compte de moins en moins d’adeptes depuis les 20 dernières années. Les chiffres officiels démontrent que le nombre d’ateliers en France a diminué d’au moins 600 au cours de cette période. Les raisons sont simples : une très faible demande sur le marché et une baisse progressive des vocations. Une crise qui peut être une aubaine pour les passionnés qui souhaitent se faire une place dans le milieu.

Si vous vous êtes déjà demandé en quoi consiste le métier du taxidermiste, quelles sont ses principales missions, quelles sont les qualités et les compétences qu’il doit avoir, quel parcours il faut suivre, combien il gagne par mois et quelles sont les opportunités de carrière qui s’offrent à lui, vous êtes au bon endroit. Dans cet article, nous allons répondre à toutes vos interrogations.

taxidermiste

Présentation du métier de taxidermiste

Étymologiquement, le mot taxidermie vient du grec « taxi » qui veut dire préparation ou arrangement et « dermie » qui signifie peau. Le métier de taxidermiste consiste, de ce fait, à préparer et à arranger une peau d’animal mort de manière à lui rendre son apparence lorsqu’il était en vie. Cette technique communément appelée empaillage sert à la conservation et à l’exposition du sujet. Ce procédé se fait généralement à des fins scientifiques, artistiques ou pédagogiques.

Les sujets peuvent être des animaux domestiques, en voie de disparition ou encore du gibier. Vous l’aurez sans doute déjà compris, les services du taxidermiste sont destinés aux musées scientifiques, aux établissements d’enseignement ainsi qu’à une certaine catégorie de personnes (chasseurs, collectionneurs, etc.).

Si cet art est pratiqué par de nombreux artisans depuis plusieurs années, il a été réglementé depuis la loi sur la préservation des espèces. Des formations adaptées sont, de ce fait, obligatoires pour son exercice. Des cursus qui délivrent des connaissances pointues sur les espèces animales et les techniques modernes.

Les principales missions

Qu’il travaille pour le compte d’une entreprise ou en indépendant, le rôle du taxidermiste est généralement le même. Dans son atelier, il :

  • Observe l’animal et prends différentes mesures
  • Dépouille (viscère, peau) complètement l’animal, lave la peau et la tanne dans plusieurs bains. Ce procédé peut prendre plusieurs jours en fonction de la taille de l’animal
  • Nettoie et sèche les bois, les cornes, les dents, les sabots, les griffes, etc.
  • Applique des produits chimiques dédiés à la conservation
  • Dresse un mannequin animal avant de le mettre dans la posture voulue
  • Enfile la peau autour du mannequin
  • Procède à la reconstruction de la forme de l’animal. Pour ça, il dresse une armature, rembourre la peau à l’aide de bourrage et fait appel à des techniques de sculpture, de modelage et de moulage.
  • Recoud les parties ouvertes avant de procéder aux dernières finitions (reconstitution des yeux, de la langue, etc.)

Les qualités et compétences nécessaires

Exerçant un métier d’art, mais surtout peu commun, le taxidermiste se doit de posséder un très large éventail de qualités et de compétences. Cela commence par une grande passion, aussi bien pour la reconstitution, mais également pour les animaux. Doté d’un talent certain pour le dessin et la sculpture, il doit être en mesure de recomposer un animal dans les moindres détails. Une certaine précision, une de la minutie ainsi qu’une grande patience sont donc de mise.

Outre ces aptitudes techniques, le taxidermiste doit impérativement avoir de solides connaissances sur différentes espèces animales : leur mode de vie, leur alimentation, etc. Extrêmement curieux, il ne doit pas s’en tenir aux acquis de ses formations et se documenter régulièrement de manière à produire des rendus réalistes. Pour ça, il consulte des images et des documents recelant des informations précises sur les différentes espèces, des plus répandues aux plus rares.

Pour terminer, le travail d’un taxidermiste implique des stations debout, des heures de travail et d’éventuels déplacements de charges lourdes. Une très bonne condition physique est, de ce fait, requise.

Quel parcours pour devenir taxidermiste ?

Taxidermiste n’est pas un métier qui s’improvise. En effet, le suivi d’une formation spécifique est exigé pour son exercice. Il s’agit d’un parcours de 2 ans par voie d’apprentissage après la classe de 3ème et qui débouche sur un diplôme de CAP taxidermiste. Voici les 2 seuls établissements proposant ce parcours en France :

  • CFA de la SEPR (Société d’enseignement professionnel du Rhône), à Lyon (69 424)
  • Campus des métiers et de l’Artisanat, à Joué-lès-Tours (37 300)

Il est bon de noter qu’il n’existe pas de formation continue permettant de se spécialiser ou de se perfectionner. Aussi, pour ceux qui souhaitent se reconvertir dans le domaine, il est impératif de préparer le CAP taxidermiste.

Les salaires

Comme pour d’autres professionnels des autres branches, le salaire d’un taxidermiste est variable en fonction de son ancienneté, de ses compétences et de son statut. En moyenne, un profil débutant perçoit aux environs de 1500 € brut mensuel. Ce chiffre augmentera sensiblement au fil des années d’expérience et avoisine les 2415 € bruts en milieu de carrière.

Pour le taxidermiste indépendant, le revenu est assez difficile à estimer. En effet, il va entièrement dépendre de sa renommée et de son portefeuille de clientèle.

Les débouchés et opportunités d’emploi

Faute d’une très faible demande, le métier de taxidermiste compte très peu de salariés en France. En effet, les rares offres en salariat se trouvent seulement au sein des musées d’histoire naturelle. D’autres structures comme les ateliers spécialisés ainsi que des particuliers naturalistes, chasseurs ou collectionneurs peuvent également avoir besoin des services de ce professionnel. Toutefois, ces derniers font le plus souvent appel à des taxidermistes indépendants. Raison pour laquelle ce type de professionnel travaille le plus souvent à son compte. C’est d’ailleurs l’une des principales perspectives d’évolution de carrière pour un taxidermiste expérimenté. Il peut également se spécialiser et prendre en charge une espèce bien précise (mammifères de grande taille, oiseaux, poissons, etc.).

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