Devenir juge

Empêcher le mal d’agir impunément, défendre les droits, promouvoir le bien commun, régler les conflits et encourager à faire ce qui est juste sont les attributions de la loi. Le juge est en contact permanent avec la loi et occupe un poste à haute responsabilité. Il fait appliquer la loi qui est d’ailleurs son « outil de travail ». En cas de violation de celle-ci, il prend des décisions juridictionnelles. Ces dernières ont des répercussions sur la vie des citoyens. Vous aimez vivre en paix et vous avez des compétences humaines et intellectuelles ? Le métier de juge peut vous séduire. Retrouvez dans cet article toutes les informations indispensables pour bien comprendre cette fonction : qualités et compétences, parcours et formation, salaire et débouchés d’emploi.

juge

Présentation du métier de juge

Le juge peut être également appelé « magistrat de siège » ou « magistrat de l’ordre judiciaire ». Ayant suivi une formation en droit, le juge est avant tout un juriste. Son but est de rendre la justice lorsqu’il y a un conflit entre des personnes, par exemple.

En d’autres termes, le juge est défini comme un fonctionnaire de l’Etat. Il appartient au pouvoir judiciaire. Intervenant dans le domaine du droit, les rôles qui lui sont attribués sont nombreux : interpréter la loi de façon claire et précise, présider une audience, résoudre les contentieux et assurer l’évaluation et le contrôle des preuves qui lui sont présentées.

L’activité du juge se déroule au tribunal. Il peut travailler seul ou accompagné de deux assesseurs. Il existe deux catégories de juge, en fonction de son parcours universitaire : le juge généraliste ou de grandes instances et le juge spécialisé.

Pour assurer le bon déroulement du procès, les victimes et le ministère public se chargent de fournir les éléments permettant au juge de prononcer un verdict.

Les principales missions

Le juge est le principal acteur qui assure le respect de la loi. De ce fait, plusieurs tâches de haute importance lui incombent. 

Au poste d’un juge généraliste : 

  • Il se charge des affaires civiles et pénales.
  • Il est à l’écoute des avocats, des parties et des témoins en vue d’organiser un débat et d’attribuer les droits de parole.
  • Il tranche le litige entre particuliers, entre la partie civile et un citoyen ou entre les citoyens.
  • Il évalue la crédibilité des arguments des témoins et des éléments de preuve lors de l’audience.
  • Il assure la réconciliation des parties à l’amiable ou conforme aux règles de droit.
  • Il apporte des solutions aux différends qui lui sont soumis.
  • Il interroge l’accusé et les témoins afin d’éclaircir tous les aspects de la preuve.
  • Il empêche les délits et établit l’indemnisation des victimes. 
  • Il prononce la décision et rédige le procès-verbal digne d’un chef d’orchestre judiciaire.

L’intervention des juges spécialisés dépend des problèmes à traiter : 

  • Le juge des enfants garantit la protection des droits des mineurs.

 

  • Le juge aux affaires familiales (JAF) prend en charge les litiges au sujet du divorce. Pour cela, le JAF décide de la résidence de l’enfant et de la garde. Il planifie les droits de visite et définit le montant de la pension alimentaire en fonction des dépenses liées au quotidien (frais de scolarité, vêtement, distraction, etc.)

 

  • Le juge d’instruction mène des enquêtes judiciaires dans les affaires pénales comme les actes criminels, l’introduction par effraction, le vol, le trouble à l’ordre public, etc. Ensuite, il procède à la phase « information judiciaire ».

 

  • Le juge des libertés et de la détention joue le rôle de vice-président, de Premier vice-président ou de président. Dans une affaire pénale, il regroupe toutes les preuves et vérifie la validité de l’infraction. Il prend des décisions sur la détention ou la remise en liberté provisoire de l’inculpé.

 

  • Le juge de l’application des peines fixe la modalité de traitement pénitentiaire de chaque infracteur tel que la libération conditionnelle, la permission de sortie, l’aménagement de peine, etc.

 

  • C’est le juge administratif qui modifie ou annule la décision non conforme au principe de légalité.

Les qualités et compétences nécessaires

Pour être juste, l’impartialité doit être une vertu. Ensuite, le juge doit bénéficier d’une capacité d’analyse objective et de synthèse. Il utilise/doit savoir utiliser toutes les informations requises afin de comprendre la situation, évaluer le problème et le résoudre.

Et bien évidemment, l’exercice du métier de juge nécessite une connaissance approfondie sur les droits et les devoirs issus de la loi. Le juge doit savoir les manipuler, les utiliser et les interpréter en toute assurance.

Le juge doit également faire preuve d’objectivité lors du procès. Il doit gérer ses émotions pour ne pas être impliqué dans le conflit. Il ne doit prendre aucune partie. Ce principe est d’ailleurs dicté par le Code de procédure civile de 1 806.

Être juge, c’est aussi respecter les règles déontologiques du métier. Les décisions prises sont justes. De même, le magistrat du siège est tenu à garder le secret professionnel ou de la vie privée de l’inculpé ainsi que des témoins.

Le métier de juge est un travail à la fois stressant et exigeant. Pour cela, il faut de l’autonomie, avoir le sens de l’organisation, de la rigueur et de la capacité d’écoute. Ces qualités permettent au juge de traiter de manière rapide tous les dossiers. Un bon juge, c’est avant tout une personne apte à prendre des initiatives en toutes circonstances.

Quel parcours pour devenir juge ?

Pour devenir juge, vous devez être tout d’abord titulaire d’un Bac. Ensuite, vous devez suivre une formation de 4 ans en Droit pour obtenir le diplôme Master 1 ou le diplôme d’IEP (Institut d’études politiques). Après, vous devez passer le premier concours pour intégrer l’École Nationale de la magistrature (ENM) à Paris ou à Bordeaux. Ce concours est très sélectif. Pour cette raison, il est recommandé de faire une préparation d’un an au sein de l’Institut d’études judiciaires (IEJ). Lorsque le candidat réussit à l’examen, il a accès à une étude théorique supplémentaire de 31 mois en alternance avec des stages variés à effectuer auprès d’autres juges ou d’avocats.

Au-delà de 31 ans et avec un niveau bac +4, plus 4 ans d’activité dans le secteur juridique, économique ou des sciences humaines et sociales, le candidat peut intégrer l’ENM sans passer par le concours. Le niveau bac +4 peut être remplacé par un titre de docteur en droit ou de juriste assistant.

Les salaires

Débutant dans la carrière, le juge gagne aux environs de 2500 € bruts par mois. Après quelques années d’exercice du métier, sa rétribution mensuelle s’élève à 5000 €. Le salaire médian d’un juge est estimé à 4447 € par mois. En plus de sa paie, il reçoit également des indemnités ainsi qu’une prime annuelle.

Les débouchés et opportunités d’emploi

Les postes liés à la magistrature sont nombreux. Un jeune diplômé de l’IEP peut débuter dans sa carrière en étant juge des enfants ou juge de proximité. Ayant acquis de l’expérience, il peut devenir juge d’instruction ou juge du tribunal d’instance. Il peut ensuite devenir procureur. Au niveau expert, le juge peut évoluer en vice-président ou président du tribunal. De même, il peut également prétendre à un poste à plus haute responsabilité au sein du service de l’administration du ministère de la Justice.

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