Devenir coutelier

Présentation du métier de coutelier

Le coutelier est le spécialiste de la création ainsi que de la fabrication de couteaux et d’instruments tranchants. C’est un vrai artiste dont le travail nécessite des techniques particulières. Selon le type d’instrument et l’utilité de ce dernier, on distingue la coutellerie de table, la coutellerie de chasse, la coutellerie fermante et la coutellerie professionnelle. Le coutelier ne se limite donc pas à la fabrication de couteaux, mais également à la conception d’instruments de chirurgie, des épées, des pointes de flèche, des dagues, voire même des rasoirs et consorts. Il peut soit exercer en tant qu’artisan indépendant, donc travailler en son propre nom, soit détenir le statut de salarié et travailler au sein d’une entreprise. D’après les statistiques, la Fédération française de la coutellerie recense environ 3 200 personnes travaillant dans ce secteur.

Les principales missions

Rien qu’en entendant le nom coutelier, l’image d’une personne travaillant le fer nous vient tout de suite en tête, ainsi que celle des couteaux. En effet, la fabrication de ces instruments passe par un processus minutieux qui demande des gestes techniques et de la dextérité. Qu’il travaille dans son atelier ou dans une entreprise, les missions du coutelier reviennent au même, sauf que pour ce dernier, d’autres travailleurs lui viennent en aide. Voici donc les étapes nécessaires pour fabriquer un couteau :

• Pour commencer, il dessine un croquis du produit à réaliser pour voir le gabarit de ce dernier. À l’aide de ce dessin, il découpe à la scie le métal qui servira pour la fabrication.
• Ensuite, il passe le métal dans une forge à une température de 800 à 950°C, afin de pouvoir le façonner et obtenir une lame polie ou satinée. Cette étape est ce qu’on appelle le « forgeage ». Pour une durabilité de la lame, le métal est refroidi, puis chauffé et ainsi de suite.
• Un couteau ne serait pas un couteau sans sa partie tranchante. Pour cela, le coutelier procède au travail de l’émouture. Il va meuler la lame au biseau pour la rendre fine afin qu’elle puisse être tranchante. Pour certains modèles de couteau, il rajoute un crantage à la lame.
• Après cela, il passe au polissage de la lame et à l’affûtage pour lui donner son tranchant définitif. Pour un rendu parfait, il la lave et la dégraisse avec des solutions alcalines puis l’essuie au chiffon.
• Pour terminer, le coutelier monte la lame sur la manche (en métal, en ivoire, en bois, en corne ou encore en plastique) qu’il a préalablement conçue. Cet assemblage peut se faire soit par rivetage, soudure ou collage.

Les qualités et compétences nécessaires

Pour mener à bien son travail, le coutelier doit avoir des connaissances sur la soudure et la métallurgie étant donné qu’il utilise le métal comme matière première. Des compétences techniques relatives au métier d’art lui sont également requises. En effet, certaines pièces qu’il confectionne sont dotées d’un design et de motifs particuliers. À part cela, il doit être en mesure d’utiliser des outils de contrôle comme le micromètre, le comparateur, le pied à coulisse, etc.

Outre les savoir-faire exigés par le métier, exercer en tant que coutelier requiert une bonne condition physique, car il est susceptible de travailler dans des conditions difficiles (températures élevées, bruit, etc.). De plus, il passe la plupart du temps debout. Son travail peut parfois lui exposer à des risques ou à des accidents, il doit pour cela être à cheval sur le respect des consignes de sécurité et porter des équipements de protection.

Étant un travail manuel, le coutelier doit être habile, précis dans ses gestes et surtout avoir une excellente acuité visuelle. Il doit faire preuve de créativité pour se distinguer des autres en apportant sa signature à ses créations et offrir des produits inédits.

Comme il entre quotidiennement en contact avec des clients. Il doit être à l’écoute des besoins de ces derniers afin d’exécuter leurs commandes correctement et de leur offrir des prestations de qualité. De ce fait, de bonnes qualités relationnelles lui sont demandées.

Quel parcours pour devenir coutelier ?

Le métier de coutelier est accessible à ceux qui ont suivi une formation initiale ou continue, sanctionnée par un CAP instruments coupants et de chirurgie, un BM ou Brevet de maîtrise de coutelier réparateur ainsi qu’un BMS (brevet de maîtrise supérieur) en Fabrication délivré par la chambre des métiers. Ledit CAP n’est en fait proposé que par trois établissements seulement à savoir le Campus des métiers de Barbezieux, le CFAI d’Auvergne et le CFA de la Chambre des métiers de Corse du Sud. Il existe également des formations professionnelles continues, mais non diplômantes pour s’initier aux techniques de forge, acquérir les principes de bases sur les traitements thermiques de l’acier et son comportement par rapport à ce procédé, etc.

Les salaires

Le salaire mensuel d’un coutelier débutant tourne autour de 1 500 €. Avec quelques années d’expérience, il gagne en moyenne 2 798 € brut par mois. Par contre, s’il travaille à son compte, son revenu est variable en fonction du nombre de sa clientèle, de ses créations, mais surtout de sa notoriété et de l’importance de sa clientèle.

Les débouchés et opportunités d’emploi

Une possibilité d’évolution de carrière est possible pour celui qui exerce en tant que coutelier. S’il travaille en entreprise et qu’il possède les compétences ainsi que les qualités requises grâce à ses années d’expérience, il peut accéder au poste d’encadrement ou de responsable d’équipe dans une coutellerie. Il peut également choisir de travailler en son compte et ouvrir son atelier, en fonction de la formation qu’il a suivie et de sa conjoncture.