Le mot « turnover » vous est familier, mais vous n’êtes pas sûr de sa signification ? Vous cherchez la formule appropriée pour calculer le taux de turnover de votre entreprise ? Peut-être avez-vous déjà effectué le calcul, mais l’interprétation vous échappe ? Ou peut-être avez-vous pour objectif de réduire le taux de turnover et vous êtes en quête de conseils pratiques ?
Quelle que soit votre situation, cet article est là pour vous guider et répondre à vos questions !
Le taux de turnover, c’est quoi ?
Turnover se traduit en français « rotation ». Il fait référence au renouvellement de l’effectif au sein d’une entreprise. Il s’agit d’un indicateur important calculé sur une année et exprimé sous la forme d’un taux, également appelé « taux de renouvellement du personnel » ou « taux de rotation du personnel ». Ce ratio tient compte du nombre total des entrées et des départs dans l’entreprise au cours de l’année. Il se lit ainsi :
- Un taux de turnover de 100% indique que l’ensemble du personnel de l’entreprise a été renouvelé au cours de l’année.
- Un taux de turnover de 0% (un chiffre rarement atteint)veut dire qu’il n’y a eu aucun mouvement de personnes dans l’entreprise au cours de l’année. Aucun nouveau salarié n’est arrivé et aucun employé n’est parti.
Comment calculer le taux de turnover ?
Si vous souhaitez calculer le taux de turnover de votre entreprise, la formule est la suivante :
Taux de turnover = [(Nombre de départs sur l’Année N + Nombre d’arrivées sur l’Année N) / 2] / Effectif au 1er janvier de l’Année N x 100
Avec :
- L’année N, l’année pour laquelle vous calculez le taux ;
- Le nombre de départs, qui inclut les démissions, les fins de contrat, les licenciements, les départs à la retraite, etc. ;
- Le nombre d’arrivées, qui regroupe tous les nouveaux recrutements de l’année
Prenons un exemple concret : au 1er janvier 2023, l’effectif de votre entreprise se monte à 120 salariés. Au cours de l’année 2023, 13 personnes ont quitté l’entreprise et 17 nouvelles recrues sont arrivées. Votre taux de turnover sera donc de : [(13+17) /2] / 120 x 100 = 12,5%. En 2023, 12,5% du personnel de l’entreprise est renouvelé.
Comment interpréter le taux de turnover ?
Généralement, le taux de turnover est considéré comme un reflet du climat social au sein de l’entreprise. Un taux bas (inférieur à 5%) est souvent interprété comme le signe d’un environnement social de qualité, caractérisé par une ambiance positive et une satisfaction élevée du personnel. À l’inverse, un taux de rotation élevé (supérieur à 15 %) suggère un climat social défavorable et des conditions de travail médiocres.
Cependant, en réalité, il n’existe pas à proprement parler de bon taux de turnover. Il est difficile de donner un chiffre précis qui serait le taux optimal universel. Il dépend considérablement de plusieurs paramètres, tels que le secteur d’activité, les postes concernés, la stratégie de l’entreprise, et les besoins des employés.
Par ailleurs, il est crucial d’observer l’évolution du taux de turnover d’année en année afin de comprendre la tendance de l’entreprise à ce sujet.
Le secteur d’activité
Bien que le taux de turnover soit largement influencé par le management de l’entreprise et la satisfaction du personnel, il peut aussi être lié au secteur d’activité.
Dans les cabinets d’audit, par exemple, les taux de turnover sont fréquemment élevés, parfois atteignant 30 %. Il ne s’agit pas pour autant d’une mauvaise gestion du personnel. Ces taux élevés s’expliquent également par la volonté des collaborateurs de diversifier leurs expériences professionnelles pour enrichir leurs compétences. Cette situation permet à l’entreprise de recruter régulièrement des employés dotés des toutes dernières qualifications dans des domaines spécialisés.
En revanche, dans le secteur administratif, la majorité du personnel est titulaire, le taux de rotation est généralement très bas, approchant de zéro.
Il faut donc bien connaître votre marché avant d’interpréter votre taux de turnover.
Les postes
Au sein d’une même entreprise, d’importantes différences de taux de turnover peuvent se manifester d’un poste ou d’un service à l’autre. Souvent, les postes peu qualifiés et moins rémunérés connaissent des taux de rotation plus élevés. Les employés occupant ces postes restent attentifs aux opportunités du marché, cherchant des perspectives meilleures dans d’autres entreprises. De plus, ces postes sont davantage touchés par les contrats courts ou précaires, tels que les CDD et l’intérim.
Par contre, les postes de cadre dans des fonctions supports, comme la comptabilité, les RH, le contrôle de gestion, etc., affichent généralement des variations de taux de rotation moins marquées.
La stratégie de l’entreprise
Une entreprise en phase de croissance va procéder à de nombreux recrutements, ce qui entraînera automatiquement une augmentation de son taux de rotation du personnel. De même, si elle est en cas de plan de licenciement économique massif, son taux de turnover sera également élevé.
Une entreprise qui opère un recentrage sur une activité spécifique affichera aussi un taux de turnover élevé. Les activités cédées provoquent automatiquement un accroissement du nombre de départs, tandis que l’activité sur laquelle elle se recentre peut connaître de nouvelles embauches.
Des évènements exceptionnels
Parfois, des événements spéciaux peuvent engendrer un pic temporaire du taux de rotation du personnel, qui revient rapidement à la normale par la suite. Par exemple :
- Beaucoup de départs à la retraite à cause du vieillissement ;
- Un désaccord entre plusieurs membres d’une équipe ou d’un service qui fait partir plusieurs personnes ;
- Lorsqu’un grand groupe rachète une entreprise familiale ou une start-up, certains employés peuvent démissionner, car ils sont déçus ;
- L’arrivée d’une nouvelle direction ou d’un nouveau manager peut aussi entraîner quelques démissions ;
- La fin d’un projet ou d’une grosse commande qui a duré plusieurs années.
Comment réduire le taux de turnover ?
Même s’il n’existe pas de niveau idéal de turnover, un taux élevé peut s’avérer extrêmement coûteux. Cela arrive, notamment lorsqu’un départ n’est pas immédiatement remplacé, entraînant une interruption des tâches ou une baisse de productivité.
Le remplacement d’un salarié parti est également onéreux. Il nécessite des investissements dans le processus de recrutement et l’intégration d’un nouveau collaborateur (formation, équipement, etc.).
Pour maintenir le taux de turnover à un niveau bas, vous devez en premier lieu analyser les causes des départs. L’objectif est de comprendre les éventuelles insatisfactions des employés afin d’ajuster la gestion des ressources humaines. En fonction des problèmes identifiés, voici quelques leviers d’actions que vous pouvez mettre en place :
- Améliorer le climat social pour fidéliser vos talents. Un employé qui évolue dans une ambiance saine et positive est plus susceptible de se sentir bien, d’être productif et de rester au sein de votre entreprise ;
- Adapter le contenu du travail aux compétences de vos employés afin qu’ils puissent le réaliser et se sentir capables de relever les défis à venir ;
- Rénover les matériels du travail, comme les chaises ou les outils techniques, pour garantir le bien-être de vos employés ;
- Repenser l’organisation au travail. Par exemple, vous pouvez investir dans des outils qui vous permettent de mieux connaître vos salariés et de leur offrir des opportunités adaptées à leur quotidien.
- Former vos collaborateurs pour favoriser la montée en compétence et la reconnaissance au sein de l’entreprise. La formation professionnelle a aussi l’avantage d’accroître la productivité des salariés grâce à l’acquisition de nouvelles connaissances.