Vous venez d’être promu au statut de cadre ou vous souhaitez le devenir ? Alors, cet article est fait pour vous. Statut convoité par bon nombre de salariés, celui-ci s’accompagne en effet de certains avantages qui le distinguent des autres postes au sein de l’entreprise : meilleure rémunération, souplesse dans les horaires de travail ou encore un régime de prévoyance plus intéressant. Cependant, monter en grade est synonyme de plus de responsabilités, sans oublier les divers défis à relever. Mais, le statut cadre c’est quoi exactement ? Qu’a-t-il de si particulier ? Quels sont lesdits avantages ? Continuez votre lecture pour mieux comprendre cette notion quelque peu floue et complexe.

Le statut de cadre : qu’est-ce que c’est ?

Le statut cadre a été créé en 1947, mais n’a jusqu’à ce jour jamais eu de définition légale vis-à-vis de la loi française. Cependant, pour mieux connaître et comprendre les conditions de ce statut unique, il est possible de se référer au texte de l’accord national interprofessionnel du 20 février 2020, qui le décrit comme un poste nécessitant « une aptitude à des fonctions à caractère intellectuel prédominant, comportant l’application à un haut degré de facultés de jugement résultant des connaissances, savoirs et savoir-faire théoriques, techniques ou professionnels ».

La définition attribuée par l’organisation du travail se rapproche fortement de celle-ci et décrit le cadre comme une personne qui a terminé un enseignement et une formation professionnelle de niveau supérieur ou qui possède une expertise reconnue équivalente, dans un domaine scientifique, technique ou administratif détenant un niveau relativement élevé de responsabilités.

Dans l’imaginaire collectif, le statut de cadre est synonyme d’une meilleure place dans la hiérarchie de son organisation, d’un salaire élevé, d’autonomie… bref, de réussite sociale. C’est la raison pour laquelle devenir cadre fait rêver de nombreux salariés.

Comment accéder au statut de cadre ?

Comme précisé plus haut, le poste de cadre nécessite des compétences intellectuelles reconnues par des diplômes de l’enseignement supérieur, des formations professionnelles ou encore par une expérience professionnelle confirmée. D’ailleurs, comme ce statut se situe au-dessus du statut d’employé et d’ouvrier, en termes d’échelons, le cadre doit avoir la capacité d’influencer les actions des autres salariés, mais surtout avoir un impact significatif sur les activités économiques, sociales, sociétales et/ou environnementales de l’entreprise. De ce fait, il est possible d’accéder à ce statut par :

  • accès direct : avec la formation et le niveau d’étude requis, le salarié est embauché directement au poste de cadre.
  • accès indirect : en tenant compte du nombre d’années de travail et de l’expérience acquise au sein de l’entreprise, le salarié peut prétendre à la qualification de cadre grâce à une promotion interne ou un changement de poste.

Cadre en entreprise : quels changements après l’obtention de ce statut ?

Le passage à un poste de cadre s’accompagne généralement de nombreux changements notamment au niveau de la charge et des heures de travail. Il gagne plus d’autonomie, mais endosse désormais plus de responsabilités. Toutefois, les conditions de travail d’un cadre dépendent de l’organisation interne de l’entité ainsi que du type de poste (cadre intégré ou cadre autonome).

Si le cadre intégré évolue au sein d’une équipe et est soumis aux mêmes réglementations habituelles que les autres salariés en matière de temps de travail, le cadre autonome, lui, a des horaires de travail plus flexibles. Pour information, il travaille soit au forfait horaire, soit au forfait journalier, et ce dernier doit faire l’objet d’un accord écrit stipulé soit dans le contrat de travail, soit dans un avenant.

Après la prise de poste, les cadres ont généralement une période d’essai plus longue que celle des agents de maîtrise et des techniciens, quatre mois renouvelables une fois, pour un maximum de huit mois à condition que le renouvellement soit prévu par dispositions conventionnelles, indiqué dans le contrat de travail ou que le salarié a donné son accord par écrit pour que celle-ci soit renouvelée.

En cas de rupture de contrat, la durée du préavis peut également être longue par rapport à celle des autres salariés en cas de rupture de contrat. Si la loi ne fixe pas de durée minimale ou maximale, chaque convention collective a d’ores et déjà ses propres dispositions.

Cadre : quel est son rôle dans l’entreprise ?

L’employeur attend d’un cadre qu’ils remplissent une multitude de rôles bien précis : à la fois un leader, un agent de liaison, un observateur actif, un porte-parole, un diffuseur d’informations, un entrepreneur, un régulateur ou encore un négociateur. Il est à rappeler que ces rôles se combinent plus qu’ils ne se substituent et peuvent changer d’une entité à une autre.

Les fonctions d’un cadre relèvent donc :

  • de l’organisation de l’entreprise : l’organisation de l’entreprise doit être adaptée à la stratégie mise en place et favoriser l’atteinte des objectifs fixés par l’entreprise.
  • de la prise de décision : sans doute la responsabilité la plus importante d’un cadre, il est de son ressort de prendre des décisions réfléchies, basées aussi bien sur un capital d’expériences diverses que sur la détermination des tâches à accomplir.
  • de la prévention et de la gestion des conflits : en tant que meneur ou leader, le cadre intervient dans la résolution d’ éventuels conflits au sein de l’entreprise. Pour ce faire, il lui est demandé de mettre en place des mesures adaptées à chaque situation et d’exploiter toutes les possibilités matérielles et immatérielles dans le but de répondre aux besoins des collaborateurs.
  • du contrôle et de la coordination des activités des salariés qui peuvent être placés sous son autorité.
  • du développement des ressources humaines : si l’on tend à penser que développer le potentiel des collaborateurs revient au service du personnel, il est en réalité l’affaire des cadres. Ces derniers s’occupent ainsi de leur montée en compétences en leur confiant une tâche à responsabilités, ou en organisant une formation si nécessaire.

Quel est le salaire d’un cadre ?

Le salaire des cadres varie en fonction de nombreux facteurs, notamment du secteur, de la taille de l’entreprise, du type de responsabilités, du sexe, de l’âge, etc. Cependant, selon le baromètre 2023 de l’Apec, la rémunération annuelle brute médiane tous métiers confondus est de 52 000 € en 2022, contre 51 000 € en 2021.

Quels sont les avantages de passer au statut de cadre ?

Un salaire élevé est sans conteste le plus grand avantage du statut cadre. Cela s’explique effectivement par son haut niveau d’expertise et des responsabilités. Cependant, le poids des charges sociales sur cette rémunération est lui aussi plus élevé. Si les salariés non-cadre voient leur salaire brut amputé de 22%, les cotisations sociales du cadre, elles, s’élèvent jusqu’à 25% (un pourcentage qui peut varier selon le statut du cadre ou encore le montant de sa complémentaire santé).

Être cadre, c’est avoir une grande autonomie, notamment en termes d’organisation des journées de travail et de liberté d’initiative. Parce que les cadres ne sont pas contraints à des horaires de travail fixes, il leur est ainsi plus facile de jongler entre la vie professionnelle et personnelle. D’ailleurs, le forfait de 218 jours offre à ces derniers de nombreux jours de repos ainsi que des périodes de congés payés, appelées RTT, beaucoup plus importantes que les 5 semaines légales.

Jouir du statut de cadre facilite l’évolution de carrière au sein de l’entreprise, mais facilite également l’obtention d’un nouveau travail. Il est indéniable que les compétences, les responsabilités et l’expertise du cadre font de lui une référence dans son domaine.