Votre travail ne vous convient plus et vous envisagez de quitter votre entreprise ? Sachez qu’il est possible de rompre votre contrat de travail de deux façons. La première consiste à démissionner. Mais cette solution n’est pas réellement recommandée si vous souhaitez bénéficier du chômage. La meilleure option est donc de vous faire licencier. Quels sont les différents types de licenciement ? Comment vous faire licencier et toucher des indemnités ? Nous répondons à vos questions.
Quels sont les différents motifs de licenciement ?
Un employeur a le droit de licencier un salarié à tout moment et pour diverses raisons. On distingue deux types de licenciement, dont celui pour motif personnel et celui pour motif économique. Il est essentiel de bien les connaître, car les risques et les avantages varient selon la cause de votre licenciement.
Dans le cas où vous voulez vous faire licencier, il ne s’agit pas d’un licenciement pour motif économique, mais d’un licenciement pour motif personnel. En effet, le premier résulte des problèmes économiques ou financiers rencontrés par l’entreprise ou encore de l’arrêt de son activité. Le licenciement pour motif personnel dépend, quant à lui, de la personne du salarié. Il doit être justifié par une cause réelle et sérieuse liée à votre conduite, au respect des règles de l’entreprise, à votre efficacité ou à vos compétences professionnelles.
Le licenciement pour motif personnel se divise en deux catégories : le licenciement non-disciplinaire et le licenciement disciplinaire.
Le licenciement non-disciplinaire
Le licenciement non-disciplinaire peut avoir lieu dans les situations suivantes :
- Insuffisance professionnelle ;
- Insuffisance de résultat ;
- Absences répétées pour maladies non-professionnelles ;
- Inaptitude physique.
Les licenciements disciplinaires
Le licenciement disciplinaire est fondé sur une faute commise par le salarié. Les fautes professionnelles sont réparties en 3 types suivant leur degré de gravité :
- Faute simple : absences répétées en injustifiées, comportement non respectueux, etc. ;
- Faute grave : qui trouble le bon fonctionnement de l’entreprise, comme des négligences volontaires, un refus de réaliser des tâches prévues au contrat, etc. ;
- Faute lourde : faute grave faite avec intention de nuire à l’entreprise, telle que le détournement de clientèle, la divulgation d’un secret professionnel, etc.
Pour profiter d’un maximum d’avantages à la sortie de votre licenciement, vous avez tout intérêt à obtenir un licenciement non-disciplinaire ou bien un licenciement disciplinaire pour faute simple.
Comment se faire licencier et avec indemnités ?
Pour pouvoir vous licencier, votre employeur devra avancer des motifs réels suffisamment importants pour provoquer la rupture de votre contrat de travail.Si vous souhaitez être licencié, c’est à vous de lui donner de bonnes raisons de le faire.
Voici les meilleures attitudes à adopter pour pousser votre employeur à vous licencier. Vous n’avez juste qu’à choisir celle qui vous convient
Arriver chaque jour en retard
Un retard ou encore quelques retards occasionnels peuvent être tolérés par l’employeur. Mais la répétition d’un tel comportement devient une faute sérieuse. Votre employeur va vous donner un premier avertissement puis un second. Le troisième avertissement signifie le début de la procédure de licenciement.
Il faut savoir que le non-respect du temps de travail inscrit dans votre contrat, comme un abus du temps de pause ou un départ à l’avance du lieu de travail, peut aussi provoquer votre licenciement si la faute est répétitive.
Multiplier les absences injustifiées ou non autorisées
Si vous refusez de vous rendre au travail sans fournir de justificatif (certificat médical, certificat de décès d’un proche, etc.), vous pouvez être sanctionné. Votre employeur vous donnera tout d’abord un avertissement ou un blâme. Si vous continuez vos absences, vous pouvez avoir une mise à pied. Si après tous ces actes, il ne constate aucun changement dans votre attitude, votre employeur procédera à votre licenciement.
Montrer une inefficacité, une insuffisance professionnelle et une faible motivation
L’inefficacité ou l’insuffisance professionnelle peut arriver à un licenciement si votre employeur peut le justifier. Vous devez donc lui fournir des circonstances précises, objectives et vérifiables. L’inefficacité doit porter atteinte à l’entreprise. Vous pouvez par exemple :
- Travailler lentement ;
- Être toujours en retard sur la restitution de vos dossiers ;
- Vous laisser distraire autant que possible par les réseaux sociaux, les vidéos YouTube, les coups de téléphone personnels, ou les pauses avec les collègues ;
- Oublier fréquemment votre ordinateur portable ou vos dossiers utiles à la maison ;
- Rater les réunions importantes.
Manifester une insubordination
Il y a acte d’insubordination lorsque le salarié refuse de se soumettre à l’autorité de son supérieur hiérarchique. Pour vous faire licencier, vous pouvez :
- Refuser d’effectuer un travail inhabituel de courte durée, alors que celui-ci entre bien dans vos compétences et dans vos missions ;
- Refuser de venir travailler les samedis alors que c’est convenu dans votre contrat de travail ;
- Aller à l’opposé des consignes et des directives de votre manager…
Adopter des comportements non-professionnels
Des comportements qui nuisent à l’image de l’entreprise peuvent également conduire à votre licenciement. Vous pouvez par exemple :
- Tenir des propos injurieux au sujet de l’entreprise sur les réseaux sociaux ;
- Être systématiquement dans la critique négative ;
- Colporter des ragots et des rumeurs pour créer la zizanie dans votre équipe ;
- Vous montrer exubérant, paresseux, colérique, bruyant ;
- Venir en mini-jupe, en short et en tongs au bureau ;
- Manger sur votre bureau ;
- Regarder un film ;
- Disputer avec les clients, leur raccrocher au nez…
Abandonner son poste
Si vous êtes prêt à aller jusqu’au licenciement disciplinaire, vous pouvez tout simplement arrêter de vous rendre au travail de manière prolongée, sans autorisation de l’employeur ni justificatif d’absence. C’est ce qu’on appelle l’abandon de poste.
Pendant votre absence, votre contrat de travail est suspendu et vous ne percevez plus de salaire. Votre employeur peut vous licencier, toutefois il n’est pas obligé d’en arriver là. Il peut seulement opter pour une sanction.
Quelles sont les indemnités dues en cas de licenciement ?
Les indemnités que vous pourrez toucher dépendent du type de licenciement.
Le licenciement non-disciplinaire et le licenciement disciplinaire pour faute simple octroient les mêmes avantages. Vous pouvez alors bénéficier de l’indemnité légale de licenciement, de l’indemnité compensatrice de préavis et de l’indemnité de congés payés. L’indemnité légale de licenciement est calculée en fonction de votre ancienneté, votre salaire brut et la taille de l’entreprise.
Un licenciement disciplinaire pour faute grave ne vous donne le droit ni à l’indemnité légale de licenciement, ni à l’indemnité compensatrice de préavis. Par contre, vous touchez l’indemnité compensatrice de congés payés.
Dans le cas d’un licenciement pour faute lourde, aucune indemnité ne vous est versée.
À noter que pour tous ces types de licenciement, vous profitez de droits au chômage via l’Aide au Retour à l’Emploi (ARE). C’est ce qui distingue le licenciement de la démission. Cette dernière ne vous permet d’obtenir le chômage, sauf dans des cas très spécifiques tels que la reconversion professionnelle.
Quels sont les risques du licenciement ?
Adopter un mauvais comportement pour provoquer votre licenciement n’est pas sans conséquence. Cela peut vous exposer à des risques considérables.
Lorsque votre comportement est tellement grave, l’entreprise pourra conclure à une faute grave ou lourde. Vous serez donc privé de certaines indemnités avec obligation de quitter immédiatement l’entreprise.
Le licenciement peut aussi entacher votre réputation professionnelle, surtout si un futur employeur procède à un contrôle de références avant de vous embaucher.