Aujourd’hui, on va parler d’un sujet un peu délicat, mais qui peut concerner pas mal de monde : comment quitter son job, se faire licencier proprement, et bénéficier des allocations chômage.

Alors non, je ne vais pas vous inciter à saboter votre travail ou à insulter votre patron. L’idée, c’est plutôt de comprendre les mécanismes légaux qui permettent de partir d’une entreprise tout en préservant vos droits.

Pourquoi vouloir se faire licencier ?

Il y a mille raisons de vouloir quitter son emploi : envie de changer de voie, ras-le-bol du patron, ambiance toxique, ou simplement besoin de souffler.

Le problème, c’est que démissionner peut vous priver des allocations chômage. En effet, en France, la démission est considérée comme une rupture volontaire du contrat de travail, et n’ouvre pas droit aux allocations chômage, sauf cas particuliers.

Du coup, il est parfois plus intéressant de chercher à se faire licencier pour bénéficier de ces allocations.

Les différentes façons de quitter son emploi en conservant ses droits

a. La rupture conventionnelle

C’est la méthode la plus propre et la plus sûre.

La rupture conventionnelle est un accord entre l’employeur et le salarié pour mettre fin au contrat de travail. Elle ouvre droit aux allocations chômage et permet souvent de négocier une indemnité.

L’employeur n’est pas obligé d’accepter, mais si vous entretenez de bonnes relations, c’est une option à envisager.

b. Le licenciement pour motif personnel

Si la rupture conventionnelle n’est pas envisageable, un licenciement pour motif personnel peut être une alternative. Cela peut être lié à une insuffisance professionnelle, une mésentente, ou même une faute.

Même en cas de faute grave ou lourde, vous pouvez bénéficier des allocations chômage, car c’est l’employeur qui prend l’initiative de la rupture.

Attention cependant, un licenciement pour faute peut avoir des conséquences sur vos indemnités de licenciement et votre réputation professionnelle.

c. La démission légitime

Dans certains cas, une démission peut être considérée comme légitime et ouvrir droit aux allocations chômage. Par exemple, si vous démissionnez pour suivre votre conjoint qui change de lieu de résidence pour exercer un nouvel emploi.

Depuis le 1er novembre 2019, la démission pour poursuivre un projet professionnel peut également permettre, à certaines conditions, d’ouvrir des droits à l’indemnisation du chômage.

Ces cas sont spécifiques et nécessitent de remplir certaines conditions.

Comment inciter notre employeur a nous licencier ?

On va voir maintenant comment inciter notre employeur a nous licencier pour toucher les précieuses allocation chômage !

Le but ici est d’être licencié pour insuffisance professionnelle ou pour une faute simple.

Étape 1 : Se désengager progressivement

La première approche, c’est le désengagement progressif. C’est subtil, c’est lent, mais c’est efficace. L’idée n’est pas de devenir un employé catastrophique du jour au lendemain – ça, c’est suspect – mais de réduire progressivement votre implication.

Commencez par faire un peu moins d’efforts. Ne prenez plus d’initiatives. Faites exactement ce qu’on vous demande, ni plus, ni moins. C’est ce qu’on appelle le « quiet quitting » mais en version stratégique.

Répondez aux mails avec un délai de plus en plus long. Arrêtez de proposer des idées en réunion. Devenez ce meuble de bureau que personne ne remarque.

Attention, je ne dis pas de saboter votre travail ou de ne rien faire ! Juste de passer du statut d’employé exceptionnel à celui d’employé… moyen. Le genre qui ne mérite ni augmentation ni promotion, mais pas non plus un licenciement immédiat.

Après quelques mois de ce régime, votre manager commencera à s’interroger, peut-être même à vous convoquer pour des entretiens. C’est parfait. Documentez tout. Ces entretiens serviront de preuves que votre employeur n’était pas satisfait de votre travail depuis un moment.

Étape 2 : Devenir un poids pour votre entreprise

La deuxième étape consiste à devenir légèrement pénible – mais attention, sans jamais franchir la ligne rouge de l’insubordination ou du harcèlement.

Commencez à poser des questions sur tout. Demandez des précisions écrites sur chaque tâche. Envoyez des emails de confirmation pour la moindre instruction.

Devenez un expert du règlement intérieur et de la convention collective. Pointez du doigt les incohérences. Soyez ce collègue qui connaît mieux les règles que les RH.

Exprimez votre désaccord lors des réunions, toujours poliment bien sûr. Soyez celui qui ralentit les décisions, qui demande toujours plus de données avant de valider un projet.

Étape 3 : Négocier votre sortie

Si après quelques mois de ce traitement, votre employeur ne craque toujours pas, il est temps de passer à l’étape suivante : la négociation de sortie.

Demandez un entretien avec votre supérieur et les RH. Expliquez que vous sentez que votre poste actuel ne vous correspond plus, que vous avez l’impression de stagner, que votre motivation s’érode. Ne dites pas que vous voulez partir ! Dites que vous cherchez des solutions.

Si votre employeur est intelligent, il comprendra le message subliminal : « Je ne suis plus heureux ici, mais je ne vais pas démissionner. » À ce stade, beaucoup d’entreprises préfèrent négocier une rupture conventionnelle plutôt que de s’engager dans une procédure de licenciement longue et risquée.

La rupture conventionnelle, c’est le Graal : vous partez d’un commun accord, avec des indemnités et le droit au chômage. Mais attention, votre employeur n’est pas obligé d’accepter.

Si la rupture conventionnelle est refusée, continuez votre stratégie de désengagement et d’ennui professionnel. À un moment, l’entreprise calculera qu’il est plus économique de vous licencier que de continuer à vous payer pour une performance médiocre.

Les erreurs à éviter

Maintenant, parlons des pièges à éviter absolument :

Ne commettez jamais de faute grave ou lourde ! Pas de violence, pas d’insubordination caractérisée, pas de vol, pas d’absence injustifiée prolongée. Tout ça peut vous priver de vos indemnités et du chômage.

N’avouez jamais votre stratégie. Ne dites pas à vos collègues « en fait je fais exprès d’être nul pour me faire virer ». Ce genre de confidence peut remonter aux oreilles de la direction et être utilisé contre vous.

Ne laissez pas de traces écrites compromettantes. N’envoyez pas de SMS à votre conjoint du style « aujourd’hui j’ai encore fait semblant de travailler lol ». En cas de contentieux, ces éléments pourraient être utilisés pour démontrer votre mauvaise foi.

Ne négligez pas votre santé mentale. Cette stratégie peut être éprouvante psychologiquement. Se lever chaque matin pour aller dans un travail qu’on déteste, avec l’intention de ne pas briller, c’est déprimant. Fixez-vous une limite de temps.

Conclusion

Voilà, vous avez maintenant les clés pour orchestrer votre sortie professionnelle tout en préservant vos droits. Mais avant de vous lancer, posez-vous vraiment la question : est-ce que je veux quitter mon job parce qu’il est vraiment toxique, ou est-ce juste une mauvaise passe ? N’oubliez pas que trouver un nouvel emploi peut être long et difficile. Les allocations chômage ne durent pas éternellement. Et franchement, passer des mois à faire semblant d’être un employé médiocre, c’est épuisant et pas très valorisant. Si vous êtes décidé, planifiez votre coup. Assurez-vous d’avoir des économies de côté, un projet professionnel pour la suite, et peut-être même quelques pistes d’emploi. Et si vous êtes un employeur qui regarde cette vidéo en se demandant si vos salariés sont en train d’appliquer ces conseils… eh bien, peut-être que c’est le moment de vous demander pourquoi ils préféreraient se faire licencier plutôt que de continuer à travailler pour vous ? Merci d’avoir regardé cette vidéo ! N’oubliez pas de liker, de vous abonner, et de partager… À la prochaine !