Quel que soit le domaine évoqué, la loi assure aux femmes les mêmes droits que les hommes. Cependant, en ce qui concerne le domaine professionnel, force est de constater que des inégalités persistent encore. Cet article vous propose de faire le point sur la situation actuelle !
De nos jours, l’égalité dans le monde du travail est loin d’être acquise en dépit de certaines avancées. Au sein des entreprises, la situation des femmes n’est malheureusement pas la même que pour les hommes. Plusieurs indicateurs permettent d’étayer cela. Abordons quelques-uns de ces indicateurs ci-dessous !
L’écart de salaire
Aujourd’hui, les inégalités salariales constituent une triste réalité. Il n’est pas rare qu’à poste égal, les femmes reçoivent un salaire moins important que les hommes. Et cela, même si elles bénéficient du même nombre d’années d’expérience. En 2017, l’INSEE a publié une étude montrant que cet écart de salaire était de 16,8% dans le secteur privé. Afin de combattre cette inégalité, une loi promulguée le 5 septembre 2018 contraint les entreprises (ayant au moins 50 employés) à corriger ces écarts au niveau de la rémunération. Chaque structure doit publier un « index d’égalité hommes-femmes » et atteindre une note minimale de 75/100. Et au cas où cette note ne serait pas atteinte, l’entreprise est obligée d’y remédier sinon elle s’expose à des sanctions financières.
Sachez que la note est établie à partir de 5 critères à savoir :
- La même chance pour les femmes que pour les hommes en ce qui concerne l’obtention d’une promotion (15 points)
- La même chance de bénéficier d’une augmentation (20 points)
- Le pourcentage des femmes qui ont une augmentation de salaire après leur congé maternité (15 points)
- Les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes (40 points)
- La représentativité des femmes parmi les 10 plus hauts salaires (10 points)
Moins de femmes dans les postes importants
Voilà un autre indicateur qui prouve que les choses n’avancent pas vraiment en faveur des femmes. En effet, comparé aux hommes, elles ne sont pas nombreuses à occuper un poste de haute responsabilité ou poste-clés. En revanche, on constate que la gent féminine est surreprésentée dans les postes où les rémunérations sont moins élevées. C’est le cas par exemple des métiers de la santé comme les infirmières, les aides soignantes ou encore les sages-femmes. Les femmes sont également très nombreuses dans les métiers de l’enseignement ainsi que l’aide à domicile. En général, il s’agit d’emplois à bas salaires.
Une situation professionnelle liée à la maternité
Le temps partiel concerne davantage les femmes. En effet, ces dernières représentent une forte majorité (85%). Cette diminution du temps de travail est souvent liée à la maternité. Il faut savoir que lorsqu’une femme opte pour un temps partiel, ce choix est subi dans la majorité des cas. Mais qui dit temps partiel signifie aussi rémunération réduite. Autres conséquences : les femmes ont moins de possibilités d’être promues à un poste important. Par ailleurs, le temps partiel implique aussi moins de cotisations en ce qui concerne les retraites. Enfin, quand elles travaillent, les femmes sont amenées à bosser à des horaires décalés, les week-ends et parfois même les jours fériés.
Des mentalités qui ne changent pas vraiment !
À part ces différents indicateurs, il y a un autre élément qui montre qu’il faudra encore un certain temps pour que l’égalité hommes-femme soit acquise : la mentalité. En 2011, l’INSEE a mené une étude indiquant qu’un individu sur 4 pense qu’en période de crise, les hommes devraient être prioritaires par rapport aux femmes pour accéder à un emploi. En outre, il y a encore certaines personnes qui pensent que les femmes sont moins disponibles étant donné qu’elles sont obligées de jongler entre vie familiale et vie professionnelle.
Lorsqu’un couple accueille par exemple leur premier enfant, il y a peu d’hommes qui procèdent à des changements au niveau de leur activité. Les responsabilités familiales incombent aux femmes.
Il est à souligner que le problème d’inégalité professionnelle ne concerne pas seulement la France. La situation n’est pas meilleure dans de nombreux pays. Ainsi, entre 1990 et 2020, la part des revenus (à l’échelle mondiale) attribuées aux femmes a connu une très faible augmentation de seulement 5%.
Quelles sont les mesures prises jusqu’ici ?
Pour le cas de la France, les autorités ont pris des mesures pour que la situation des femmes puisse évoluer de manière positive.
Des mesures de rattrapage
En 2001, la loi Génisson encourage les structures à entreprendre des « mesures de rattrapage » dans le but de corriger les inégalités constatées. 5 ans plus tard, cette loi a ensuite été renforcée par une autre loi qui porte sur l’égalité de salaire entre les hommes et les femmes.
Le système de quotas appliqué en entreprise
Comme évoqué plus haut, il est difficile pour une femme d’occuper des postes-clés. Afin de faciliter leur accession à ces postes, la loi dite « Copé-Zimmermann » a été promulguée le 27 janvier 2011. Cette dernière impose un quota minimal (40%) de femme au sein des instances dirigeantes des entreprises cotées en bourse, mais aussi des entreprises publiques. Si ces quotas ne sont pas respectés, cela peut provoquer la nullité des nominations.
L’allongement du congé de paternité
Avant 2021, les papas avaient droit à un congé de paternité de 14 jours. Cette durée a été doublée et atteint aujourd’hui 28 jours. S’il s’agit de naissances multiples, celle-ci sera de 35 jours au lieu de 21 auparavant. En adoptant cette mesure, le gouvernement veut renforcer la présence du père pour qu’il soit aux côtés de la mère et la soulager dès les premiers jours. La bonne nouvelle c’est que plusieurs pays comme l’Espagne, le Japon ou encore l’Allemagne ont également allongé leur congé de paternité. Pour prendre le cas de l’Espagne, la durée du congé de paternité est de 16 semaines. C’est tout simplement la durée équivalente à celle qu’on accorde aux mamans. Si cette mesure a été bien accueillie par les familles, en revanche c’est un peu plus compliqué du côté des entreprises.
Bon à savoir : En France, que vous soyez un employé dans une entreprise ou une personne travaillant à son compte, le congé de paternité est le même.
Aider les femmes à mieux concilier leur vie familiale et vie professionnelle
Pour permettre aux femmes de concilier vie professionnelle et vie familiale, la loi du 23 mars 2006 comprend une section consacrée à l’équilibre travail-famille. Elle a pour but de venir en aide aux structures en matière de gestion de ressources humaines. Elle vise aussi à rendre la progression des carrières plus facile.
Force est de constater que l’égalité hommes-femmes dans le monde du travail n’est pas encore là. On peut dire qu’il reste du chemin à parcourir, car malgré les nombreuses mesures adoptées, les femmes sont toujours « désavantagées » par rapport aux hommes. Pas mal d’entre elles continuent de percevoir une faible rémunération alors qu’elles disposent des mêmes compétences que leurs collègues masculins. D’autres n’arrivent pas à avoir accès à des postes de haute responsabilité. On note toutefois que dans des pays tels que la France, on enregistre certaines avancées.