Travailler à la morgue

Pourquoi travailler dans une morgue ?

Il est logique de se poser la question sur les raisons d’opter pour un emploidans le secteur funéraire. Ce type de profession ne semble pas attirer beaucoup de personnes. Pourtant, les opportunités ne manquent pas. En effet, les débouchés pour travailler à la morgue se sont actuellement multipliés. La population mondiale augmente et, proportionnellement, les décès également. Le secteur est en quête de nouvelles mains d’œuvre. De plus, il ne s’agit pas de métiers qui, jusqu’ici, peuvent être dématérialisés. 

Par ailleurs, la société doit impérativement gérer ses morts. Cependant, la manipulation des corps est une opération délicate, car l’intégrité doit en être préservée. Les familles, déjà touchées par le drame, ont besoin que la dépouille de leur proche soit correctement prise en charge. Il faut un expert en la matière pour assurer cette mission qui peut s’avérer périlleuse. 

Une morgue est alors un véritable monde à part. Ce n’est pas un lieu que vous visiterez par pur plaisir. Parfois, les locaux sont même vétustes et peu accueillants. Néanmoins, c’est une structure indispensable qui ne peut pas assurer son rôle sans les bons professionnels.

Les différents types de métiers

Au sein des morgues, plusieurs types de métiers sont interdépendants. En effet, c’est un milieu qui regroupe différents professionnels aux fonctions et spécialités variées. Généralement, il est possible d’y trouver trois principaux profils. 

D’abord, ce sont un agent de chambre mortuaire qui constitue le pilier de ce lieu particulier. Plusieurs missions lui incombent. Cependant, il aura la lourde tâche de contacter la famille du défunt et de les accueillir. Par ailleurs, c’est à lui de s’assurer que le corps de celui-ci sera présentable et maintient l’hygiène de son lieu de travail. L’agent de chambre mortuaire jouera aussi le rôle d’assistant pour le médecin légiste. 

Ensuite, les morgues ont aussi besoin d’un thanatopracteur. Ce dernier est souvent mandaté par les familles pour accomplir certaines opérations spécifiques sur la personne décédée. Plusieurs types de soins seront réalisés par ce professionnel, à commencer par le nettoyage du corps. À lui aussi d’en faire l’habillage ou encore le maquillage.

Enfin, véritable pièce maîtresse pour la justice, il est important de citer le médecin légiste. Il n’intervient généralement qu’à la demande de l’autorité publique. Son principal rôle sera d’autopsier le défunt. Le but sera de lever certains doutes en cas de décès dans des circonstances douteuses.

Les qualités nécessaires

Il faut savoir que travailler à la morgue n’est absolument pas une partie de plaisir. En effet, c’est un monde funeste, parfois déstabilisant. Ainsi, la première qualité nécessaire sera la passion. Il sera difficile de pratiquer les métiers cités précédemment sans avoir un minimum de motivation pour ce domaine. 

En outre, opérer en chambre mortuaire nécessite une importante force psychologique. La vue de défunts ou de corps inanimés aura sûrement des effets sur l’état d’esprit, même s’il s’agit de professionnels. Savoir se détacher permettra ainsi d’accomplir ses missions correctement sans trop être affecté personnellement. 

D’un autre côté, il ne faut pas non plus oublier d’avoir de l’empathie. Le personnel de la morgue sera amené à côtoyer les familles des défunts. Communiquer avec eux nécessitera à la fois de la diplomatie et de la compréhension. Avoir le sens de l’écoute sera aussi très utile dans ces cas-là. 

Que ce soit pour l’agent, le médecin ou le thanatopracteur, la dextérité sera requise. Les corps de personnes décédées sont souvent fragiles. De plus, selon les causes de la mort, la manipulation peut être très compliquée. La précision des gestes est donc capitale.  

Pour finir, le respect des procédures et des normes qui régissent les métiers funéraires est également à citer. À cela s’ajoute la maîtrise des techniques et méthodes de travail selon les attributions de votre poste. Évidemment, pour en avoir la maîtrise, il faut souvent suivre des programmes d’apprentissage dédiés. 

Quelle formation pour travailler à la morgue ? 

Pour pouvoir obtenir un emploi à la morgue, plusieurs qualifications sont requises. Il existe des formations dédiées qui permettent d’accéder aux différentes opportunités que ce service offre. 

Tout d’abord, dans le cas d’un agent de chambre mortuaire, avoir au moins le bac est indispensable. Ce sera la porte d’entrée vers différents cursus auprès de l’Institut français de formation des professions funéraires par exemple. En outre, les écoles d’infirmiers possèdent aussi des programmes dédiés à cet effet. Ainsi, il faudra compléter un total de 80 heures, dont 40 heures de théorie et 40 heures en stage. Par ailleurs, d’autres établissements proposent également des formations professionnalisantes, notamment pour satisfaire votre projet de reconversion professionnelle. 

Pour ce qui est du métier de thanatopracteur, avoir le bac sera aussi une condition incontournable. Ainsi, l’exercice de cette fonction nécessite un Diplôme national obtenu après pas moins de 195 heures d’apprentissage. La certification se fait néanmoins sur concours. Pour s’y préparer, des cours sont fournis par les facultés de médecine un peu partout en France.  

Pour devenir médecin légiste, il faut d’abord suivre le parcours général de médecine. Ensuite, un DESC de médecine légale est à décrocher (4 semestres de plus à prévoir). 

Quels salaires envisageables ?

Les rémunérations pour travailler à la morgue sont très variables suivant différents facteurs. Tout dépend du poste occupé, mais aussi de l’expérience et de l’établissement hospitalier. Un agent de chambre mortuaire débutant peut, dans ce sens, démarrer avec un SMIC. Cependant, il a la possibilité d’évoluer progressivement pour atteindre les 1 800 euros par mois en étant chef d’équipe. 

Du côté des thanatopracteurs, le principe est à peu près similaire. Que ce soit au niveau du secteur privé ou du service public, les débutants démarrent généralement au SMIC. Néanmoins, en étant indépendant, il est possible de gagner beaucoup plus. Les gains s’élèvent alors entre 2 000 et 4 000 euros par mois. 

Le médecin légiste est le mieux rémunéré de tous. Ayant fait beaucoup plus d’études, il est normal que son salaire soit plus élevé. Un débutant peut facilement gagner 3 000 à 3 500 euros mensuels. Par ailleurs, avec plusieurs années d’expérience au compteur, ces sommes peuvent passer à plus de 10 000 euros par mois.