Devenir médecin légiste
De nos jours, on constate une hausse du nombre de décès et d’agressions dans le cadre intrafamilial et extra-familial. C’est pour cette raison que la justice fait appel à de nombreux médecins légistes. Vous rêvez d’un statut particulier au sein de la société et vous disposez d’une passion pour la médecine légale ? Le métier de médecin légiste est fait pour vous. Retrouvez dans cet article toutes les informations essentielles pour devenir médecin légiste.
Présentation du métier de médecin légiste
Le médecin légiste appelé auxiliaire de justice est un expert médical au service de la justice et de la loi. Il intervient à la demande d’une autorité judiciaire comme le juge d’instruction, le parquet, le magistrat du siège, etc. Il a donc pour compétence le traitement de victimes d’infractions vivantes liées à des blessures et à des coups, de personnes décédées associées à des crimes ainsi que ceux qui sont en garde à vue. Son objectif est d’identifier les circonstances, les causes, la date et l’heure de la mort ainsi que tous les détails liés à un décès suspect. Pour ce faire, il utilise de nombreux outils afin d’analyser l’anatomie tels que la pince à dissection, la scie d’autopsie, la balance à organes, le ciseau à entérostomie, le burin à crâne, le support de tête, etc. Lors de la levée de corps sur la scène de crime, il est muni d’une trousse d’instruments et d’un appareil photo. Aussi, porter une combinaison blanche, un masque et des gants en latex pour éviter les tâches et les embrouilles avec son propre ADN. De par la nature du travail,il collabore avec d’autres professionnels de la santé tels que les policiers, les toxicologues, les experts en balistiques, les pharmacologues, les laborantins, les chimistes, etc. En outre, il exerce une double fonction : répondre à l’exigence de la santé et au secret de la justice.
Les principales missions
Les activités attribuées au médecin légiste sont très larges et variées :
- Identifier les corps ou les victimes.
- Réaliser un examen post-mortem en examinant attentivement le lieu où on a retrouvé le corps.
- Détecter les indices utiles à l’analyse tels que l’état des vêtements, les traces de sang, les traces de fluides corporels, les empreintes digitales, les morceaux de peau, etc.
- Procéder à des analyses approfondies si nécessaire : toxicologiques, biologiques, chimiques.
- Assurer la rédaction des rapports et les transmettre au juge d’instruction une fois l’investigation terminée.
- Apporter un témoignage à la barre d’un tribunal.
- Ausculter les individus victimes de traumatismes après un accident, des blessures, des coups, des abus sexuels… et évaluer les séquelles.
- Effectuer le diagnostic pour valider ou non la version des faits après examen médical.
- Clarifier les enquêtes au sein de la justice.
Les qualités et compétences nécessaires
Le métier de médecin légiste demande en premier lieu une parfaite connaissance du corps humain et de son anatomie. Vient ensuite l’esprit logique, le sens de l’observation, de la déduction et de l’analyse. Ces aptitudes professionnelles lui permettent d’interpréter les événements d’un homicide tout en reconstituant les preuves matérielles du crime, les antécédents médicaux de la victime et les conclusions de son enquête sur le corps.
Exercer dans le secteur de la santé implique une grande force physique et mentale, car l’auxiliaire de la justice est de manière générale confronté à des situations complexes et difficiles comme les odeurs nauséabondes, les traînées de sang… mais aussi, il est exposé à des corps dans tous leurs états. Par ailleurs, le contrôle des émotions et la maîtrise de soi sont également des qualités indéniables.
Afin de supporter les longs horaires de travail, le médecin légiste est doté d’une bonne résistance physique. Au même titre, il fait preuve de disponibilité pour effectuer des gardes de nuit, de week-end ou de jours fériés.
Une parfaite maîtrise du droit pénal et des procédures judiciaires est indispensable pour mener à bien les affaires. De même, se montrer discret et respecter la déontologie sont les bases de cette profession.
La rigueur scientifique, la persévérance, la curiosité, la minutie et la patience sont d’excellentes qualités qui concourent à l’efficacité d’un expert de santé.
Quel parcours pour devenir médecin légiste ?
Afin de devenir médecin légiste, le candidat doit avant tout détenir le statut de médecin. En ce sens, vous devez avoir un baccalauréat scientifique pour entrer en première année commune aux études de santé (PACES). Pour cela, vous devez passer un concours en vue d’effectuer les six premières années d’étude en médecine. Ensuite, vous devez franchir les épreuves classantes nationales (ECN), ancien « internat ».Une fois le diplôme d’Etat de docteur en médecine en poche, il est recommandé de suivre une formation d’une durée de 4 ou 5 ans incluant les stages en instituts médico-légaux et en services hospitaliers. Ces parcours favorisent l’entrée dans la spécialisation médecine légale et l’obtention d’un diplôme d’études spécialisées (DES). Dans le but de trouver un emploi rapidement, vous pouvez continuer sur un diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC). Il s’organise en 4 semestres basés sur les différentes matières suivantes : toxicologie, thanatologie générale, expertises médico-légales, aspects médicaux des agressions, aspects médico-légaux de la sexualité, etc.Aussi, c’est dans cette dernière ligne que se situe la participation aux autopsies.
Les salaires
En France, le salaire moyen d’un médecin légiste est de 4500 € nets par mois. Pour un premier poste, il peut prétendre à une rétribution mensuelle de 3000 €. Avec 4 à 9 ans d’expérience, il peut percevoir un honoraire de 6500 € par mois. En effet, cette somme peut atteindre les 12900 € par mois après 10 à 20 ans d’exercice. En fin de carrière, il peut toucher une rétribution de 14000 € par mois voire plus.Toutefois, il peut jouir d’un complément de rémunération en effectuant des heures supplémentaires.
Les débouchés et opportunités d’emploi
Le métier de médecin légiste s’effectue directement sur la scène d’agression ou de crime, dans le cadre d’affaires judiciaires, dans des morgues, des instituts de médecine légale, mais aussi pour les comptes des hôpitaux.
Après plusieurs années de pratique, l’auxiliaire de justice peut occuper le poste de chef de service au sein d’un centre hospitalier ou devenir enseignant-chercheur dans des universités de médecine. Il peut aussi se diriger vers la rédaction des articles scientifiques des avancées sur son domaine afin de gagner en notoriété. De même, il peut se spécialiser dans la criminologie et faire apprendre la discipline au carrefour du droit et de la médecine à condition d’avoir suivi des formations complémentaires.
Compte tenu de la forte demande sur le marché du travail, il peut intégrer dans l’une des 45 unités médico-judiciaires françaises (UMJ).
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