Devenir magistrat

Actuellement, le taux des infractions connaît une tendance à la hausse : agression sexuelle, vol, conduite en état d’ivresse, harcèlement moral, abus des biens sociaux, etc. En plus des policiers et des officiers de la justice, la magistrature joue un rôle important dans l’établissement de l’ordre et le respect des règles institutionnelles. Le principe du métier de magistrat se repose sur la restitution de la justice au nom de l’État. Cette fonction vous intéresse ? Découvrez dans cette fiche tout ce qui est bon à savoir au sujet de ce travail : missions, qualités et compétences, parcours, salaires et débouchés d’emploi.

magistrat

Présentation du métier de magistrat

Le magistrat occupe un poste à très haute responsabilité. Pour cette raison, il a pour objectif de faire appliquer la loi. On distingue 2 types de magistrat : le magistrat du siège et le magistrat du parquet.

Le magistrat de siège est amené à juger les affaires après avoir entendu les arguments de l’accusé et accomplit l’étude de dossiers. Ce professionnel est également magistrat, car il travaille en position assise lors de l’audience. Il se tient face à la barre des témoins. Il est affecté à divers postes spécifiques en tant que juge des enfants, juge des instructions, juge des affaires familiales, juge des tutelles, juge d’application des peines, juge des libertés et juge de la détention, etc. Selon l’article 64 de la Constitution, le magistrat de siège est inamovible. Il ne peut en aucun cas acquérir une nouvelle affectation sans son accord, et cela, bien qu’il en ait été avisé à l’avance.

Le magistrat du parquet ou du ministère public peut être le substitut du procureur, le vice-procureur ou le procureur en personne, selon leur échelon. Ces professionnels du droit sont chargés à la défense des intérêts généraux de la société, à la poursuite ou non des infracteurs ainsi qu’à la réclamation de la peine adéquate aux infractions commises. Nommé magistrature debout, le professionnel du droit se lève lorsqu’il prend la parole et prononce ses réquisitions aux audiences. Il se plie aux directives du ministère de la Justice et applique la politique pénale du gouvernement.

Pour le bon déroulement du procès, le magistrat doit être en étroite collaboration avec les auxiliaires de justice : greffiers, huissiers de justice, avocats, officiers de police judiciaire et notaires.

Les principales missions

Le magistrat intervient dans le système judiciaire et est soumis au conseil supérieur de la magistrature. Pour cette raison, ses missions sont basées sur l’éthique, et elles sont nombreuses et complémentaires :

  • Il contribue à l’application de la loi.
  • Il traite les requêtes, les procédures et les plaintes ainsi que tous les types de litiges sur différents sujets : particuliers, commercial, assurance, organismes publics et privés, etc.
  • Il donne des réquisitions.
  • Il procède à la réconciliation des personnes, des entreprises ou des partis en conflit.
  • Il prend des décisions de justice : arrêt, ordonnance, jugement, cassation, réquisitoire, avis, etc.
  • Il préserve l’intérêt général des victimes et du public.
  • Il assure la préparation des audiences en collectant les preuves et les pièces du dossier.
  • Il proclame les peines et les sanctions de l’infracteur en fonction des actes commis.
  • Il est autorisé à mettre l’inculpé en détention provisoire et à fournir une remise en liberté si besoin.
  • Il fixe les dommages-intérêts.
  • Il mène des enquêtes et écoute attentivement l’accusé, les témoins et les avocats en vue de rendre justice lors de l’audience.
  • Il traite différents types d’affaires selon sa spécialisation : pénales, civiles, administratives, familiales, etc.
  • Il dirige les interrogatoires policiers et inspecte les gardes à vue.
  • Il accomplit le suivi de l’application des peines des incriminés.

Les qualités et compétences nécessaires

En plus de l’éthique, l’exercice du métier de magistrat demande une forte compétence technique juridique. De ce fait, le magistrat doit maîtriser toutes les règles du droit et savoir les interpréter. Ces règles sont les traités internationaux, la jurisprudence, le contrat, la Constitution, la coutume et le droit européen.

Lors de l’audience, le magistrat doit faire preuve d’impartialité et savoir gérer ses émotions pour appliquer les textes législatifs : ne prendre aucun parti ! Il est à la recherche de la vérité et doit être toujours capable de prendre une décision juste.

Le magistrat doit être strictement attentif, posséder (très simple) un esprit de médiation et avoir une connaissance solide sur l’art de la communication. Ces attitudes vont lui permettre de réussir dans sa prise de parole en public, la gestion des situations de crise et la régularisation des conflits.

Souvent confronté à des drames et à des situations difficiles, le magistrat doit avoir le sang-froid et la résistance psychologique pour dicter des sanctions lourdes. De même, les horaires de travail sont contraignants tout en nécessitant une prise de recul sur le traitement des dossiers.

Selon l’ordonnance n°58-1270 du 23 décembre 1958 instituant le statut de la magistrature pose à l’article 6, le magistrat doit être apte à garder et à respecter le secret des délibérations au cours de sa carrière. De plus, il doit être vigilant sur le respect des droits des personnes durant les audiences.

Quel parcours pour devenir magistrat ?

Pour exercer le métier de magistrat, vous avez besoin d’un (faire simple) diplôme d’Institut d’Études Politique (IEP) ou un diplôme Master 1 en droit toute spécialisation confondue : droit pénal, droit des sociétés, droit des affaires, droit social, etc. Ensuite, vous pouvez être admis à l’École Nationale de la Magistrature (ENM) à Bordeaux par voie de concours. Pour réussir les épreuves, vous pouvez suivre un cours de préparation au sein d’un institut d’études judiciaires (IEJ) par exemple. Une fois reçu au concours, le futur magistrat est amené à suivre une formation de 31 mois.

Les salaires

Un apprenti magistrat est rémunéré tout au long de sa formation. Il reçoit un salaire de 1600 € bruts par mois. En fin d’études et au début de sa carrière, il touche aux environs de 2100 €. Au bout de 6 ans d’exercice du métier, le magistrat perçoit un salaire mensuel de 3700 €, au moins. Lorsque le magistrat est expérimenté dans le domaine, sa rémunération peut atteindre jusqu’à 8000 € par mois. En plus de sa paie, il peut recevoir des indemnités, des bonifications et des primes. Par ailleurs, la rétribution d’un magistrat hors hiérarchie est comprise entre 5200 € et 7000 €. Les qualifications, le type de contrat ainsi que la situation géographique peuvent aussi apporter un changement considérable à l’estimation salariale d’un magistrat.

Les débouchés et opportunités d’emploi

En fin de formation, le magistrat est recruté au sein de la Cour de cassation, des Cours d’appel et des tribunaux.

Au cours de sa carrière, le magistrat peut se spécialiser pour accéder à des postes à haute responsabilité en tant que juge. Il peut aussi bien passer du siège au parquet et vice-versa. Pour cela, la condition est de changer de lieu d’exercice et puis d’y rester pendant 5 à 7 ans.

Grâce à son ancienneté et à ses nombreuses expériences, le professionnel du droit peut accéder au poste de président du tribunal, de vice-président ou de procureur de la République. De plus, il peut également exercer sa fonction auprès de l’une des directions de l’administration centrale du ministère de la Justice.

Agent de la fonction publique, le magistrat peut également évoluer en grilles indiciaires.

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