Devenir administrateur judiciaire

Une entreprise évolue dans un univers en perpétuel changement. Son environnement tant interne, mais surtout externe influence le cours de ses activités ainsi que son fonctionnement au quotidien. Face aux concurrents présents sur le marché ou bien à cause d’une situation non maîtrisée, elle voit une régression au niveau de ses finances et accumule perte sur perte. Dans ce cas, pour aider les dirigeants à franchir ce cap, mais surtout à faire en sorte que l’entreprise puisse continuer ses activités, un administrateur judiciaire leur apporte son soutien. Ce métier est l’un des métiers de droit et de la justice, dont une société ne peut se passer des services. Pourtant, peu de personnes se tournent dans cette voie. On recense d’ailleurs un peu plus d’une centaine d’administrateurs judiciaires sur le territoire français. Si cette profession vous intéresse, retrouvez dans cet article tous les détails la concernant.

administrateur judiciaire

Présentation du métier d’administrateur judiciaire

Le métier d’administrateur judiciaire relève du domaine de la médiation judiciaire. Il n’est ni un agent de l’État, ni un fonctionnaire, mais un auxiliaire de justice. Il est un spécialiste du droit et de la gestion qui exerce en tant que professionnel indépendant. Il peut donc travailler en son propre compte, dans un cabinet, au sein d’une SCP (société civile professionnelle) ou bien une SCM (société civile des moyens). Pourtant, il n’a pas sa propre clientèle, c’est le président du tribunal commercial ou civil, selon le cas, qui le désigne pour prendre en charge une affaire et lui attribue ses missions.

C’est la personne mandatée par la justice pour intervenir auprès d’une entreprise présentant des difficultés financières. L’objectif principal de son travail est de sauver l’entreprise de la faillite, tout en limitant le licenciement de son personnel. Ce dernier se charge donc de l’accompagner durant tout le processus et met en place une solution pour redresser la situation dans laquelle elle est. Il présente ensuite ses propositions de redressement au tribunal compétent. Si elles sont acceptées, il les exécute sans tarder. Il est à noter que son activité fait l’objet de contrôle permanent par ledit tribunal ainsi que le ministère public.

Les principales missions

Le métier d’administrateur judiciaire embrasse à la fois le domaine de l’entreprise et le monde juridique. Comme souligné auparavant, il a pour principale fonction de sauver une entreprise de la faillite, entraînant sa fermeture, de redresser ses ressources financières et de protéger son capital humain. Pourtant, il se peut qu’à un moment, peu importe les interventions effectuées, il n’a pas obtenu un résultat positif. Dans ce cas, il doit déposer un plan de cessation d’activité auprès du centre de formalités des entreprises ou CFE, de la chambre des métiers.

Les missions d’un administrateur judiciaire changent selon la procédure judiciaire que doit répondre l’entreprise. Il représente le créancier et protège les droits financiers des employés. Dans le cas d’une procédure de sauvegarde, il a pour mission de :

  • Veiller à la bonne exécution des contrats, mais surtout à la légalité des actions entreprises par la société et surveiller ses activités.
  • Accompagner et conseiller les dirigeants dans les processus de prise de décision et de gestion.
  • Assister l’entreprise dans les négociations avec les banques.
  • Identifier les difficultés, collecter des informations relatives à tous les domaines de l’entreprise pour ensuite en faire un rapport au tribunal.

Par contre, lorsqu’il s’agit d’une procédure de redressement judiciaire, l’administrateur judiciaire est chargé de :

  • Représenter la société devant la justice.
  • Monter un plan de redressement judiciaire pour que celle-ci puisse continuer ses activités.
  • Assister l’entreprise dans la mise en place des mesures adéquates permettant à cette dernière de sortir de la crise.

A part cela, l’administrateur judiciaire se charge également de :

  • Etablir un contrat.
  • Archiver les dossiers et documents de références
  • Veiller au bon déroulement des audiences judiciaires.

Quelle que soit la procédure, il est du ressort du tribunal d’attribuer la mission de l’administrateur judiciaire. En cas de nécessité, elle peut faire l’objet de modification. Pour dire de manière explicite, ses missions sont axées sur la surveillance, l’assistance et la gestion de l’entreprise. L’article L622-1 et l’article L631-12 du Code du commerce en parlent exactement.

Les qualités et compétences nécessaires 

Exercer en tant qu’administrateur judiciaire implique à la fois une expertise sur la gestion comptable, mais également en termes de droit des entreprises. En étant en contact permanent avec différents interlocuteurs, il doit donc avoir un sens aigu de la communication. L’administrateur judiciaire doit toujours faire preuve de diplomatie pour se faire entendre, et pour que les mesures appliquées soient acceptées par tous.

À part cela, il doit être conciliant et tenir compte des dimensions psychologique et humaine de l’entreprise durant l’exercice de son travail. De ce fait, la recherche de solutions aux problèmes de cette dernière prendra en considération tous les aspects de la société et sera bénéfique pour toutes les parties prenantes. Les intérêts du débiteur comme du créancier sont ainsi préservés.

Les procédures de redressement ou de liquidation peuvent s’étaler sur une longue période avant d’être achevées complètement. Il nécessite d’ailleurs un travail de longue haleine, durant lequel l’administrateur judiciaire peut être soumis à des situations de stress. Ainsi, il doit absolument faire preuve d’endurance et de ténacité.

Outre les qualités comportementales requises par ce poste, des compétences techniques lui sont également requises, à savoir :

  • Savoir établir un contrat en bonne et due forme.
  • Être un bon négociateur.
  • Être capable de conseiller les entreprises clientes en matière de question juridique.
  • Avoir des connaissances approfondies en droit européen, droit du travail, droit civil, droit commercial, fiscalité, comptabilité générale et gestion financière.

Quel parcours pour devenir administrateur judiciaire ?

Le métier d’administrateur judiciaire est accessible à tout détenteur d’un diplôme de niveau Bac+4 en gestion, sciences économiques ou encore en droit. Ceux qui ont un DESCG (Diplôme d’études supérieures comptable et gestion) ou un DEC (Diplôme d’expertise comptable) peuvent également exercer en tant que tel.

Outre cela, il faut que le demandeur ait réussi l’examen d’accès au stage professionnel. Ledit stage peut être repassé trois fois au maximum. Une fois accepté, il effectue un stage professionnel pendant une durée de 3 ans au minimum, sans excéder les 6 ans. Après le stage, il passe un examen professionnel d’aptitude aux fonctions d’administrateur judiciaire. Il ne peut donc exercer ce métier que s’il réussit à cet examen.

Les salaires

En début de carrière, il touche un salaire mensuel oscillant entre 1600 € et 2000 € bruts par mois. Il existe en fait un barème réglementaire auquel l’entreprise en procédure judiciaire se base pour payer l’administrateur judiciaire. Néanmoins, doté de compétences particulières, il peut toucher jusqu’à 3000 € bruts par mois. En exerçant dans un grand cabinet, il peut percevoir des primes sur objectifs individuels ou collectifs.

Les débouchés et opportunités d’emploi

En termes d’évolution de carrière, il est possible pour une personne qui exerce en tant qu’administrateur judiciaire de s’orienter vers un métier sur la gestion d’entreprise. Il peut rejoindre par exemple un cabinet d’expertise-comptable. Il peut également travailler en tant que consultant et apporter son aide à toutes les entreprises en dehors des procédures judiciaires. En outre, il peut accéder à d’autres métiers du droit. Il peut devenir juriste dans le domaine de l’entreprise, ou dans des domaines connexes, selon sa spécialisation antérieure.

Envie de changer de métier ?

Reprenez en main votre projet professionnel avec un bilan de compétences 100% en ligne